La junte thaïe défend la législation relative au lèse-majesté face aux critiques de l'ONU

Le ministre des Affaires étrangères thaïlandais a publié mardi soir une déclaration défendant la législation nationale relative au crime de lèse-majesté, en dépit des critiques des Nations unies.
La législation en question rend illégale la diffamation, l’insulte ou la menace du roi, de la reine, de leurs successeurs ou du régent. Les auteurs de lèse-majesté risquent jusqu’à 15 ans de prison s’ils sont jugés coupables.
Le rapporteur spécial des Nations unies, David Kaye, estime que la Thaïlande a recours à cette loi pour faire taire les critiques. “Les provisions relatives au crime de lèse-majesté n’ont pas de place dans un pays démocratique”, a affirmé M. Kaye mardi ajoutant que les règles en vigueur sont incompatibles avec les droits de l’homme.
Le ministère des Affaires étrangères thaïlandais a défendu la législation, affirmant qu’elle n’était pas motivée politiquement et n’avait pas pour objectif de diminuer la liberté d’expression.
“La monarchie a toujours été un pilier de la stabilité dans le pays. Appliquer une législation appropriée pour protéger une institution très vénérée est une pratique courante en Thaïlande comme dans d’autres pays”, poursuit la déclaration.
En réponse aux inquiétudes des Nations unies sur l’arrestation et la détention d’un activiste opposé à la junte au pouvoir, Jatupat Boonpattararaksa, qui a notamment partagé un portrait controversé de la BBC sur le roi Vajiralongkorn, le pouvoir a affirmé qu’il s’agissait d’un domaine sur lequel le gouvernement n’avait pas prise.
Les critiques du rapporteur de Nations unies ont été formulées peu avant la comparution vendredi de Jatupat Boonpattararaksa au tribunal. Il s’agit de la première personne inculpée de diffamation du nouveau roi depuis décembre.
La junte militaire est au pouvoir en Thaïlande depuis le coup d’Etat de 2014.