La Hongrie aux urnes pour le référendum antiréfugiés du Premier ministre Orban

Les Hongrois votent dimanche lors d’un référendum que le Premier ministre Viktor Orban veut transformer en plébiscite pour sa politique antimigrants et en pied de nez à une Union européenne soucieuse de répartir les réfugiés entre Etats membres. Quelque 8,3 millions d’électeurs sont appelés à répondre à la question: “Voulez-vous que l’Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non-hongrois en Hongrie sans l’approbation du Parlement hongrois?”
“Je suis fier que nous soyons les premiers (en Europe) à répondre à cette question dans les urnes, même si nous sommes malheureusement les seuls”, a déclaré M. Orban en votant à Budapest.
Alors que les sondages donnent le non largement vainqueur, la principale inconnue porte sur le taux de participation, le nombre de votes exprimés devant représenter au moins 50% des inscrits pour que le scrutin soit valide.
A la mi-journée, 23,56% des électeurs s’étaient rendus aux urnes. Afin d’éviter que le quorum ne soit atteint, l’opposition et les ONG de défense des droits de l’homme ont appelé au boycott ou au vote nul.
La majorité des électeurs ayant pris le chemin des isoloirs apparaissent avoir opté pour le non.
La Hongrie n’a proposé à ce jour aucune place d’accueil de réfugiés relocalisés et se considérera, si le non l’emporte, définitivement affranchie de toute obligation de contribuer à l’effort européen de répartition des migrants.
La Commission européenne souligne cependant que le scrutin n’aura aucun impact juridique sur les engagements adoptés, les Etats membres ayant “la responsabilité légale d’appliquer les décisions prises”.
La Hongrie est censée accueillir 1.294 migrants en vertu du plan européen de répartition de 160.000 demandeurs d’asile adopté il y a un an.
Une victoire du non, qu’aucun sondage ne met en doute, serait de nature à conforter politiquement Viktor Orban en Hongrie.
Mais le Premier ministre “pourrait faire face à des appels à la démission” si le taux de participation est insuffisant, estime le politologue Andras Biro-Nagy.
En 2015, 400.000 candidats à l’asile en Europe ont transité par la Hongrie, la plupart avant l’installation de clôtures barbelées le long des frontières serbe et croate.