La Grèce refuse "d'enfermer" les réfugiés sur son territoire

La Grèce refuse “d’enfermer” chez elle des réfugiés qui “veulent continuer leur route” vers le nord-ouest de l’Europe, déclare le Premier ministre grec Alexis Tsipras dans une interview au quotidien allemand Bild, à paraître samedi. “Nous ne pouvons pas enfermer les gens, c’est contraire aux traités internationaux. Nous pouvons seulement aider à les secourir en mer, à s’occuper d’eux et à les enregistrer”, a insisté M. Tsipras, plaidant de nouveau pour une “juste répartition” entre les Etats au terme d’une “procédure de réinstallation”. Pour lui, “il faut comprendre la mentalité des réfugiés. Ils ont été bombardés dans leur maison, ont risqué leur vie pour se rendre en Grèce, la porte de l’Europe. Mais la Mecque se situe pour eux plus au nord !”

“Nous ne pouvons pas devenir, dans la durée, un camp pour des êtres humains qui ne veulent pas rester ici”, notamment parce qu’il est “très difficile de trouver du travail” en Grèce, insiste le chef du gouvernement. Comme à plusieurs reprises, ces dernières semaines, il a critiqué la fermeture de la route des Balkans, estimant que les pays concernés “détruisent l’Europe” en “se dressant contre toutes les règles” convenues lors des sommets de l’UE.

“La Grèce est le seul pays qui s’acquitte de son devoir. (…) Nous avons rempli à plus de 100% nos obligations, quand d’autres n’en ont pas accompli 10% et préfèrent nous critiquer”, a-t-il déploré. A l’inverse, il a loué “l’alliance avec les pays qui font preuve de solidarité. Et ce sont des pays avec lesquels nous avions de très gros problèmes pendant la crise financière.” Tsipras fait allusion à l’Allemagne et aux récents plaidoyers d’Angela Merkel pour aider Athènes.

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04 mars 2016 - 17h10