La Fugea demande une attention particulière pour les fermes de poules bio ou de plein air

Tant la Fédération wallonne de l’agriculture (Fwa) que le syndicat paysan Fugea estiment positives les 10 mesures de soutien présentées ce jeudi par le gouvernement fédéral à la task force mise sur pied pour répondre à la crise des œufs contaminés au fipronil. Mais les producteurs lésés ont besoin de fonds à très court terme, insistent les deux groupements. La Fugea demande en outre une attention spécifique pour le modèle avicole wallon, beaucoup moins industriel qu’en Flandre. “Le plan d’action en 10 mesures constitue un réel soutien aux exploitations avicoles et aux entreprises alimentaires en difficultés”, se réjouit jeudi après-midi la Fwa dans un communiqué. “Cependant, l’indemnisation des dommages subis par les producteurs à la suite, rappelons-le, d’une fraude qui prend une dimension mondiale, reste un axe prioritaire pour la Fwa. La (fédération) réclame avant tout la concrétisation rapide de ces mesures sur le terrain et tout particulièrement, une indemnisation rapide des dommages subis par les éleveurs”, ajoute-t-elle.

Même son de cloche du côté de la Fugea, qui rappelle que les producteurs concernés par le scandale ont besoin de fonds à très court terme. Le gouvernement fédéral a certes annoncé un dédommagement via le fonds de réserve de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), mais il suppose des modifications législatives et aucun timing n’est prévu, précisent les collaborateurs de la Fwa et de la Fugea.

Si la Fwa salue par ailleurs “le travail considérable mené par l’Afsca dans le cadre de cette crise”, la Fugea reste plus critique, estimant que toute la clarté n’a pas encore été faite et que l’Afsca manque de transparence vis-à-vis des exploitations.

Le syndicat paysan appelle aussi les autorités fédérales à tenir davantage compte des spécificités des élevages de poules pondeuses en Région wallonne. Dans 60% de ces fermes, les poules disposent de parcours en plein air (en ce compris 40% en agriculture biologique). “On souhaite que les indemnisations se fassent sur base de la qualité de ce qui est produit. En bio, l’alimentation des poules pondeuses représente un coût plus élevé, par exemple. Mais les mesures ne prennent pas en considération ces caractéristiques”, déplore Gwenaëlle Martin, coordinatrice politique de la Fugea.

Le scandale du fipronil est une conséquence des dérives du modèle industriel mais des exploitations plus durables sont aussi victimes de la fraude. “Il est temps de permettre aux éleveurs d’être beaucoup plus indépendants des industriels”, estime en substance Philippe Duvivier, président de la Fugea. “Certains syndicats du nord restent dans leurs œillères industrielles”, regrette-t-il cependant.