La Fédération Wallonie-Bruxelles vise un déficit de 200 millions pour 2017

Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a bouclé lundi son budget 2017 avec un déficit attendu de 200 millions d’euros en fin d’exercice. Même si c’est 45 millions d’euros de moins qu’en 2016, la Fédération s’écarte toutefois de son objectif de retour à l’équilibre initialement prévu pour 2018. “L’austérité n’est pas la réponse à apporter face aux défis que notre société doit relever”, a justifié lundi le ministre-président Rudy Demotte lors d’une conférence de presse. “Nous avons décidé de nous engager dans une autre voie, celle du soutien à des mesures porteuses de progrès social, pour répondre à des besoins essentiels et renforcer les moyens dans les compétences clés pour l’avenir des francophones, et singulièrement des jeunes”.

De nouvelles dépenses sont ainsi programmées pour la création de nouvelles places dans les écoles (20 millions d’euros), ainsi que pour la mise en oeuvre des premières mesures qui sortiront du Pacte pour un enseignement d’excellence actuellement en phase d’atterrissage (21 millions). En plus du maintien d’une série de dépenses pour l’accueil des migrants (scolarisation,…) et la lutte contre le radicalisme, l’équipe PS-cdH a également décidé de dégager une trentaine de millions d’euros pour refinancer le secteur de l’Aide à la jeunesse, longtemps délaissé.

Cet argent servira notamment à créer de nouvelles places d’accueil pour adolescents en difficultés, mais aussi pour les enfants en difficultés de moins de 7 ans qui, faute de place, sont aujourd’hui souvent confiés à des… hôpitaux. Pour limiter le dérapage budgétaire, le gouvernement a également décidé d’une série de nouvelles mesures d’économies à hauteur d’une septantaine de millions d’euros, essentiellement d’ordre technique. Celles-ci viennent s’ajouter à une série d’économies structurelles décidées depuis 2015. Quant au retour à l’équilibre, celui-ci n’est plus attendu pour 2018, et donc renvoyé à la prochaine majorité.

“Nous n’allons pas travailler avec des dogmes”, a insisté M. Demotte. Plus imagé, André Flahaut, ministre du Budget, a lui usé d’une métaphore maritime. “Le bateau navigue vers son objectif (le retour à l’équilibre, ndlr). Il y arrivera, mais cela ne peut se faire aux dépens des passagers. Le capitaine doit s’assurer que chacun à bord est bien traité, selon ses besoins…”, a-t-il justifié en substance.