La contre-culture des années 60 en sons et images à Londres

Du mouvement hippie à mai 1968, la contre-culture des années 1960 est au coeur d’une exposition au Victoria and Albert Museum de Londres, immersion visuelle et musicale dans la révolte d’une partie de la jeunesse de l’époque contre les conventions et l’autorité. “Nous voulons revenir à travers cette exposition sur l’importance de la fin de la décennie 1960 sur le monde d’aujourd’hui”, explique Victoria Broackes, commissaire de l’exposition “You say you want a revolution? Disques et rebelles de 1966 à 1970”, qui s’ouvre samedi.
“Ces années 1966 à 1970 — 1.826 jours seulement — ont eu une influence indéniable, qu’il s’agisse du débat sur les droits des minorités, sur l’environnement ou sur les politiques néo-libérales”, ajoute-t-elle.
Muni d’un casque distribué à l’entrée, le spectateur parcourt, images d’archives à l’appui, les lieux emblématiques de la fin des années 1960, de Haight-Ashbury, épicentre du mouvement hippie à San Francisco, jusqu’au Paris de mai 1968 en passant par Carnaby Street, à Londres, et le festival de Woodstock, dans l’Etat de New York.
Outre les hippies nus dans la boue sous LSD, l’exposition — très dense, au risque de parfois survoler son sujet — revient aussi sur l’opposition à la guerre du Vietnam et le mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis.

Clé de l’immersion, le casque diffuse au fil des six salles des classiques musicaux de l’époque, de “My Generation”, des Who, à “Imagine”, de John Lennon.
“C’était une époque sans téléphones portables ni réseaux sociaux, et la musique, qui reflétait les bouleversements en cours, était un moyen de communication et un facteur de socialisation”, souligne Geoffrey Marsh, autre commissaire.
Mais l’expérience est aussi visuelle : 350 objets (photos, affiches, livres, magazines et disques vinyles) et des extraits de “protest songs” tapissent les murs du musée.
Des vestes portées par John Lennon et George Harrison, une salopette en velours ayant appartenu à Mick Jagger et les restes d’une guitare sacrifiée sur scène par Jimi Hendrix finissent de plonger le public dans l’atmosphère contestataire de l’époque.
L’avant-dernière salle, plongée dans l’obscurité, est entièrement dédiée à Woodstock : l’herbe (synthétique) au sol et trois écrans disposés en forme de U, sur lesquels sont diffusés des extraits des concerts, tentent de recréer l’atmosphère du festival, considéré comme l’apogée de la culture hippie.
L’exposition se tient jusqu’au 26 février 2017. Entrée payante.