La Chine va "intensifier" la relance budgétaire, au prix d'un bond du déficit public

La Chine va “intensifier” ses mesures de relance budgétaire pour soutenir l’activité, au prix d’une nette aggravation de son déficit public, a annoncé samedi le Premier ministre Li Keqiang, promettant de vastes investissements publics dans les infrastructures de transport et d’énergie. Le déficit budgétaire du pays va bondir à 3% du PIB, contre 2,3% en 2015 et seulement 2,1% en 2014, a indiqué M. Li, en ouvrant la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, le Parlement chinois. Ce serait le niveau le plus élevé depuis au moins deux décennies.
Le déficit se creusera cette année de 560 milliards de yuans pour atteindre 2.180 milliards de yuans (304 milliards d’euros), a-t-il précisé.
Alors que la conjoncture ne cesse de s’assombrir dans la deuxième économie mondiale, les autorités ne ménagent pas leurs efforts pour stimuler l’activité.
La banque centrale (PBOC) a ainsi abaissé ses taux d’intérêts par six fois depuis fin 2014 pour diminuer le coût du crédit, et réduit à de multiples reprises les ratios de réserves obligataires imposés aux banques pour les inciter à prêter davantage aux entreprises.
Cette politique monétaire accommodante sera poursuivie, “appliquée avec la souplesse adéquate”, a souligné Li Keqiang.
Sur le front budgétaire, certains rabais fiscaux déjà offerts seront confortés et élargis: la TVA se substituera à l’impôt sur le chiffre d’affaires, et des exemptions de charges seront étendues à toutes les entreprises.
Le déficit public se répartira entre le gouvernement central (1.400 milliards de yuans) et les collectivités locales –provinces et municipalités– (780 milliards), a souligné le Premier ministre, évoquant des “dispositions faisables et sûres”.
Enfin, si le plan de relance massif de 2008-2009 ne sera pas réitéré, le 13e plan quinquennal (2016-2020) prévoit à nouveau de vastes dépenses dans les infrastructures: 800 milliards de yuans dans la construction de voies ferrées, 1.650 milliards pour des routes, ou encore “la mise en chantier de vingt gros ouvrages hydrauliques”, a énuméré M. Li.