La Chine confirme l'expulsion d'une reporter française, accusée de défendre le terrorisme

La Chine a confirmé l’expulsion imminente de la correspondante à Pékin de l’hebdomadaire français L’Obs, accusant Ursula Gauthier de “défendre de manière flagrante” des actes terroristes, dans un communiqué mis en ligne samedi sur le site du ministère chinois des Affaires étrangères. Le ministère avait informé la journaliste vendredi que, faute d'”excuses publiques” de sa part à la suite d’un article sur la politique décrite comme répressive à l’égard du Xinjiang, vaste région à majorité musulmane de l’ouest de la Chine, sa carte de presse ne serait pas renouvelée, ce qui l’empêchera d’obtenir le renouvellement de son visa.
Ursula Gauthier avait déjà signifié aux autorités que les excuses réclamées par Pékin étaient à ses yeux “hors de question” et “impensables”. Le refus de renouveler un visa de journaliste vaut expulsion.
L’article de Mme Gauthier a “défendu de manière flagrante des actes de terrorisme et des meurtres cruels d’innocents, ce qui a provoqué l’indignation du peuple chinois”, a affirmé le communiqué du ministère.
Soulignant qu’elle n’avait pas présenté “des excuses véritables au peuple chinois”, le communiqué a affirmé qu’il était par conséquent “inapproprié qu’elle continue à travailler en Chine”.
En poste dans la capitale chinoise depuis six ans, Mme Gauthier est le premier correspondant étranger en Chine à faire l’objet d’une telle mesure depuis l’expulsion en 2012 de Melissa Chan, qui travaillait pour la chaîne de télévision Al Jazeera.
L’article mis en cause -publié sur le site internet de L’Obs et intitulé “Après les attentats, la solidarité de la Chine n’est pas sans arrière-pensées”- se penchait sur la réaction de Pékin après les attaques meurtrières du 13 novembre à Paris.