La Belgique inquiète de plus en plus Amnesty International

Depuis quelques années, la Belgique est devenue un point d’attention problématique pour l’organisation internationale de défense des droits humains Amnesty International, a déclaré le président de l’aile francophone belge, Philippe Hensmans, lors de la présentation du rapport annuel. Si chaque année les conditions de détention, la discrimination et les violences faites aux femmes sont pointées du doigt, 2016 a apporté son lot de nouvelles mesures antiterroristes insuffisamment évaluées, selon Amnesty. Pour l’organisation, l’annonce de ces mesures immédiatement après les attaques terroristes indique que celles-ci ont été prises dans l’urgence dans le but de rassurer l’opinion publique. Le danger, pointe Amnesty International, reste qu’elles sont prises pour le long terme et non sur une courte période alors que leur impact, sur les droits humains, est trop peu évalué.
Eternel point noir de la Belgique, les conditions de détention alarment toujours l’organisation, qui dénonce une nouvelle fois la surpopulation, la vétusté des équipements et le manque d’accès aux services de base, notamment aux soins de santé. De plus, la grève du personnel pénitentiaire a encore détérioré les conditions carcérales au printemps dernier, rappelle-t-elle.
Enfin, le rapport regrette la politique du pays dans son commerce des armes. “La Belgique et la Wallonie se retrouvent dans le même bloc que des pays sans aucune morale”, dénonce le président de l’aile francophone. “L’Arabie saoudite reste le premier client de la Wallonie alors qu’elle ne respecte aucun droit humain chez elle et qu’elle commet des crimes de guerre au Yémen.” Un commerce à l’aveugle jugé “inacceptable” par l’organisation qui appelle les autorités à se renseigner sur l’usage fait des armes qu’elles vendent.