Kirghizstan: un des chefs de l'opposition condamné à 8 ans de prison

Un opposant kirghiz a été condamné mercredi à 8 ans de prison pour corruption lors d’un procès “monté de toutes pièces” à quelques mois de l’élection présidentielle au Kirghizstan, selon son parti politique. Ardent adversaire du président kirghiz Almazbek Atambaïev, l’opposant Omourbek Tekebaïev a été reconnu coupable, par un tribunal de Bichkek, d’avoir accepté un million de dollars (854.000 euros) de la part de l’oligarque russe Léonid Maïevski, a déclaré son avocat Isken Afidjanov.
Le complice présumé d’Omourbek Tekebaïev a également été reconnu coupable de corruption et condamné à 8 ans de prison.
Ce verdict invalide la candidature de l’opposant à l’élection présidentielle prévue le 15 octobre, selon la même source.
A la lecture de la décision de la cour, des membres d’Ata-Meken ont crié “Honte, honte, honte” dans la salle. Le procès est “monté de toutes pièces”, a affirmé le parti socialiste Ata-Meken, dont Omourbek Tekebaïev dirige le groupe parlementaire.
Peu avant d’être détenu, Omourbek Tekebaïev avait demandé que M. Atambaïev fasse l’objet d’une procédure de destitution et d’une enquête pour corruption. Son arrestation fin février avait provoqué deux jours de manifestations au Kirghizstan.
Ce pays d’Asie centrale, république majoritairement musulmane de six millions d’habitants, a vécu deux révolutions en 25 ans d’indépendance, avec la chute du chef de l’Etat en place en 2005 puis en 2010, ainsi que de nombreux épisodes de violences ethniques. En 2011, le pays s’est rapproché de la Russie après l’arrivée pacifique de M. Atambaïev au pouvoir.
A l’approche de l’élection présidentielle, le pays connaît un regain de tensions politiques. Début août, un tribunal a ainsi condamné un autre leader de l’opposition et candidat à l’élection, Sadyr Japarov, à 11 ans et demi de prison pour avoir participé à l’organisation d’une prise d’otage.