Jusqu'à trois ans de prison pour des migrants ayant blessé des policiers

Cinq migrants du camp de Grande-Synthe, près de Dunkerque (Nord), ont été condamnés vendredi jusqu’à trois ans de prison ferme pour avoir lancé mardi des projectiles sur des policiers qui effectuaient une opération de contrôle contre des passeurs, a-t-on appris de source judiciaire. Estimant cette décision du tribunal de Dunkerque “sévère”, leur avocat a précisé à l’AFP que ses clients ne comptaient pas cependant pour le moment faire appel. Ils encouraient jusqu’à 7 ans de prison.
Lors d’une opération de police mardi contre des filières de passeurs vers la Grande-Bretagne opérant dans le camp, “plusieurs personnes s’étaient interposées et avaient jeté des pierres sur les agents de la Police aux frontières (PAF)”, a déclaré le procureur de Dunkerque Sébastien Piève.
L’un des policiers, touché à la tête, s’était vu prescrire une Incapacité temporaire de travail (ITT) d’une journée. Deux véhicules des forces de l’ordre avaient également été “détruits”, selon le procureur.
“C’est une sanction sévère mais appropriée à la gravité des faits”, a-t-il affirmé, parlant de “violences dignes d’un véritable lynchage qui aurait pu tourner à une situation plus grave.
Une femme et quatre hommes, qui vivaient dans le camp de réfugiés, ont ainsi été condamnés pour “violences volontaires aggravées” et “dégradations aggravées” de 30 à 36 mois de prison ferme.
Jugés également vendredi en comparution immédiate par le tribunal de Dunkerque, deux passeurs kurdes interpellés mardi ont pour leur part écopé de cinq et quatre ans de prison ferme, assortis d’une amende de 20.000 et 10.000 euros ainsi qu’une interdiction définitive du territoire français.
Le camp de Grande-Synthe accueille environ 800 migrants, essentiellement kurdes. Il a été construit aux normes humanitaires internationales par MSF, avec la ville de Grande-Synthe et la communauté urbaine de Dunkerque.