Journalistes malmenés à Kinshasa : une ONG demande une enquête

L’organisation congolaise de défense de la presse Journaliste en danger (JED) a demandé jeudi l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur les attaques dont ont été victimes selon elle plusieurs journalistes malmenés par les forces de l’ordre lundi à Kinshasa. Au total, huit journalistes ont subi ces violences, recense JED dans un communiqué. Outre l’envoyée spéciale permanente de la radio française RFI et le photographe de l’Agence France-Presse (AFP) détenus pendant plus de cinq heures par des policiers militaires, l’ONG donne les noms de deux journalistes congolais travaillant pour la télévision francophone TV5, d’un journaliste de Canal Congo Télévision, d’un confrère du quotidien “La Postérité” et de deux autres journalistes de télévision congolais.
Tous ont fait l’objet de violences ou se sont vu confisquer du matériel de travail, quand il ne se sont pas fait voler des effets personnels, écrit JED.
JED demande “instamment” au ministre de l’Intérieur congolais, Évariste Boshab, “d’ouvrir une enquête urgente pour identifier et sanctionner les responsables des exactions commises contre (ces) journalistes”.
L’organisation dénonce “vigoureusement cette vague de violence gratuite”, en violation flagrante de la loi garantissant l’exercice de la liberté de la presse en RDC.
JED préconise également “une table ronde sur la sécurisation des journalistes en période de crise” afin que ces actes de violences contre les professionnels des médias ne puissent se reproduire, au moment où tout le monde redoute des turbulences politiques majeures en RDC”.
Les journalistes auxquels fait référence JED ont été arrêtés alors qu’ils couvraient les affrontements survenues lundi en marge d’une manifestation réclamant le départ du président congolais Joseph Kabila à la fin de son mandat en décembre. Tous ont été relâchés.
Interrogé jeudi en conférence de presse sur le cas de la journaliste de RFI et du photographe de l’AFP, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a déclaré qu’ils n’avaient pas été “interpellés”, mais “raflés” dans le cadre d’une opération large de maintien de l’ordre.
Ils ont fini par être relâchés car il n’y avait “rien à (leur) reprocher”, a ajouté M. Mende, souhaitant que pareil incident ne se reproduise plus.

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22 septembre 2016 - 23h50