Jordanie: 5 membres des renseignements tués dans une attaque, le suspect arrêté

Les autorités jordaniennes ont annoncé lundi soir l’arrestation de l’auteur présumé de l'”attaque terroriste” qui a tué cinq agents du renseignement plus tôt dans la journée au nord d’Amman, évoquant un “acte isolé et individuel”. Le porte-parole du gouvernement, Mohamed Momani, a annoncé l’arrestation du suspect sans l’identifier. “Les investigations sont en cours mais les premiers indices font penser à un acte individuel et isolé”, a ajouté M. Momani.
Cinq membres des services des renseignements avaient péri tôt lundi matin dans une attaque contre leur bureau dans le camp de réfugiés palestiniens de Baqa’a, à 20 km au nord d’Amman.
L’attaque, qui coïncidait avec le premier jour de ramadan, mois sacré de jeûne pour les musulmans, n’a pas été revendiqué jusqu’ici.
Une sources des services de sécurité a précisé à l’AFP que le suspect, un Jordanien de 20 ans, avait été arrêté dans une mosquée dans la région de Salt au nord d’Amman.
Le suspect, qui était armé, a résisté aux policiers avant d’être arrêté, selon la même source qui a fait état d’un policier blessé.
Les cinq victimes ont été enterrées dans l’après-midi, chacune dans sa ville d’origine, en présence de centaines de personnes dont des membres des services de sécurité.
“Le choix de ce camp pour perpétrer cette attaque est une tentative de semer la sédition (entre Palestiniens et Jordaniens) dans ce pays”, a déclaré à l’AFP un ancien député, Mahmoud al-Kharabcha, qui se trouvait sur les lieux. La Jordanie accueille au total deux millions de réfugiés palestiniens enregistrés par l’UNRWA.
“Ce qui s’est passé était prévu. La Jordanie se trouve au coeur du cyclone et partage de longues frontières avec la Syrie et l’Irak”, a ajouté M. al-Kharabcha.
Dans un communiqué, les Frères musulmans, principale force d’opposition dans le pays, ont condamné “un crime odieux et un acte terroriste lâche”, soulignant la “nécessité de préserver la stabilité du pays”.
Jusqu’ici, la Jordanie a été relativement épargnée par les violences qui secouent ses voisins irakien et syrien. Mais le royaume participe depuis 2014 à la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, conduite par les Etats-Unis.