JO 2016 – Toma Nikiforov: "Si je m'amuse tout devrait bien se passer"

Depuis l’an dernier Tomas Nikiforov a rejoint l’élite de sa catégorie (-100 kg), confirmant au plus haut niveau les espoirs placés dans le judoka schaerbeekois depuis sa médaille aux Jeux Olympiques de la jeunesse de Singapour, en 2010, et ses podiums successifs au Masters, à l’Euro et aux Mondiaux, en 2015, l’ont placé dans la liste des candidats légitimes au podium olympique. Neuvième mondial et septième tête de série à Rio, il a hérité de l’Iranien Javad Mahjoub (IJF 27). “Son classement ne dit pas tout. Il est très fort, comme tout le monde aux Jeux. Il m’a battu il y a trois ans. Depuis, on ne s’est rencontré qu’en stages.”
“Le tirage est ce qu’il est. Il y a des judos que je préfère à d’autres. Et encore, le gars en face peut changer complètement son plan tactique face à moi. Tout va se jouer le jour J. Il faudra bien dormir, être serein, calme, faire comme d’habitude, tout simplement. S’amuser, cela rime avec performer. Si je m’amuse bien cela devrait bien se passer.”
“Je remercie le COIB d’avoir pu effectuer un stage à Uberlandia, sans être confronté à la pression et au stress liés aux Jeux. J’ai bien pu m’entraîner et me préparer.”
La découverte du syndrome des Loges a nécessité une opération des deux avant-bras en novembre 2015, l’immobilisant cinq semaines. La nouvelle saison a moins bien débuté, jusqu’à l’Euro de Kazan au mois d’avril. Nikiforov y décrocha la médaille d’argent, son meilleur résultat à ce jour. Mais les regrets prédominent. En finale, des crampes aux avant-bras l’empêchèrent de défendre ses chances contre le Néerlandais Henk Grol en finale. Le diagnostic révéla un nouveau mal: le syndrome du canal carpien.
“C’est musculaire. Ce n’est pas très important. Je vais me faire opérer après Rio aux deux bras. Avant c’est trop juste. En fin de journée de compétition, avec tous les efforts, je commence à avoir des crampes”, explique l’intéressé qui a subi une infiltration quelques semaines avant les Jeux.
Et le jour J, le mercredi 11 août, “il y a des traitements à faire avec de la glace, je vais me faire masser. Il y a des bas de contention à porter entre les combats, mais ils ne sont pas faciles à mettre et assez fatigants. Si je suis ‘explosé’ entre les combats, il faudra éviter de les mettre et masser davantage avec de la glace”, précise-t-il.
Fin mai au Masters au Mexique, ce n’est pas un souci physique qui a provoqué son élimination au 1er tour. “Je n’ai pas écouté les conseils, ni appliqué le plan tactique, tout ce qu’il fallait ne pas faire, je l’ai fait. Cela m’arrive de temps en temps quand je ne me sens pas à l’aise avec ce qu’on me demande de faire. Je me rassure avec quelque chose d’autre mais ce n’est pas la bonne tactique. Cela n’arrivera plus.”
“Je suis outsider, pas favori. Ce n’est pas parce que j’ai fait une ‘mauvaise année’ que cela va mal se passer aux Jeux. Tous les compteurs sont remis à zéro et pour tout le monde.”
Il n’empêche, la délégation belge compte beaucoup sur lui, ce souriant colosse de 23 ans. “Cela met de la pression. Inutile. C’est normal quand on fait des résultats. Comme les médailles sont assez rares dans la délégation. Maintenant, je suis jeune. Ce ne seront pas mes derniers Jeux. La plus grosse pression vient des médias, puis de la rue. Si j’ai la pression, j’explose au 1er tour. Il faut y aller sereinement.”
“Des Jeux réussis ? Si je monte avec un grand sourire sur le podium !”