JO 2016 – Dix athlètes réfugiés dans le monde, dont un en Belgique, présents à Rio

Le Comité International Olympique (CIO) a décidé de permettre à des athlètes disposant d’un statut de réfugiés à travers le monde de participer malgré tout aux Jeux de Rio, en sein d’une même délégation placée sous la bannière du CIO. Une grande première dans l’histoire du sport olympique. Ils seront dix à participer à ces JO. Parmi eux, un nageur syrien, Rami Anis, installé à Gand. Il est entraîné par une grande figure du sport belge Carine Verbauwen, ancienne grande championne de natation, élue Sportive belge de l’année à trois reprises (1975, 1978, 1979). Tous deux étaient présents lors de la conférence de presse organisée par le CIO, samedi à Rio. “Les Jeux Olympiques sont l’événement sportif le plus important”, a déclaré Anis, 25 ans. “Je suis très fier d’être membre d’une équipe de réfugiés. Je suis déçu de ne pas représenter mon pays la Syrie, mais je ne veux pas représenter ma fédération nationale de natation, ni avoir de contact avec celle-ci (il est opposé au régime en place de Bashaar El-Assad). Ici, je représente les réfugiés du monde entier.”
Spécialiste du 100m papillon, il nagera aussi le 100m libre au Brésil, Anis a fui Alep et son pays a 20 ans, en 2011, quand la guerre a éclaté, alors qu’il risquait d’être appelé dans l’armée. Après un séjour à Istanbul, c’est à Gand, où vit un oncle, qu’il a décidé de poursuivre sa vie en octobre 2015. Nageur de haut niveau en Syrie, il a naturellement cherché à pratiquer son sport. Ce qu’il a pu réaliser grâce à l’aide de Carine Verbauwen.
Quand le CIO a décidé de former une délégation de réfugiés, grâce au programme de solidarité olympique. Une première présélection de 43 athlètes a été effectuée en mars. Rani Amis n’avait repris l’entraînement intensif que le mois précédent. Fin avril, la liste a été ramenée à 20 et finalement la sélection de dix a été arrêtée le 3 juin. Une onzième aurait dû en faire partie: la taekwondoïste Raheleh Asemani. Elle est devenue belge au mois d’avril et sera présente sous les couleurs nationales.
Dix destins uniques, parfois dramatiques toujours d’une grande humanité.
“Ils n’ont pas tous réussi les critères de sélection” a reconnu Sophie Eddington, l’attachée de presse du CIO, samedi. “Ils ont été retenus grâce à leurs mérites particuliers et à tous leurs efforts.”
La délégation des 10 réfugiés, dont la chef de mission est l’ancienne championne d’athlétisme Tegla Louroupe sera composée de: Rami Anis (Syrie désormais en Belgique, natation: 100m papillon, 100m libre), Yusra Mardini (Syrie désormais en Allemagne, natation: 100 papillon et libre), Yolande Busaka Mabika (RDC désormais au Brésil, judo: -70 kg), Popole Misenga (RDC désormais au Brésil, judo: -90 kg), Yonas Kinde (Ethiopie, désormais au Luxembourg, athlétisme: marathon), James Nyang Chiengjiek (Soudan, désormais au Kenya, athlétisme: 400m), Paulo Amotun Lokoro (Soudan, désormais au Kenya, athlétisme: 1500m), Yiech Pur Biel (Soudan, désormais au Kenya, athlétisme: 800m messieurs)), Angelina Nada Lohalith (Soudan, désormais au Kenya, athlétisme: 1500m) et Rose Native Lokonyen (Soudan, désormais au Kenya, athlétisme: 800m).