Jeux paralympiques – Marieke Vervoort: "En Belgique, on ne trouve pas les papiers pour l'euthanasie au magasin"

Médaille d’argent au 400 m en fauteuil roulant aux Jeux paralympiques de Rio, Marieke Vervoort a défendu dimanche sa décision d’avoir fait les démarches pour recourir à l’euthanasie. Vu la notoriété de la sportive, le Comité paralympique belge (CPB) a tenu dimanche à Rio une conférence de presse sur le sujet. Vervoort, qui souffre d’une maladie musculaire dégénérative, a rappelé qu’en 2008 elle avait déjà effectué toutes les démarches en vue de l’euthanasie et que cela lui donne la paix. “Je suis très impressionnée par le fait que tant de personnes veulent entendre mon histoire”, a expliqué ‘Wielemie’. “Des choses erronées ont été dites sur moi. Pour être claire, je ne vais pas recourir à l’euthanasie après Rio. J’arrête juste le sport de haut niveau parce que c’est trop lourd pour mon corps. Quand le moment viendra où il y aura plus de mauvais jours que de bons jours, j’aurai alors mes papiers d’euthanasie sous la main. Après les Jeux paralympiques, je vais profiter de chaque moment avec des amis et la famille”.
Plusieurs journalistes lui ont fait remarquer que l’euthanasie est une question sensible dans de nombreux pays. “L’euthanasie ne veut pas dire meurtre pour moi mais signifie repos. J’étais déjà très concernée bien avant que j’aie ces papiers. En Belgique, c’est long, difficile, pour obtenir les papiers. Vous devez passer par tout un processus. On ne trouve pas ces papiers au magasin. J’espère que mon histoire va entraîner la discussion sur l’euthanasie et que d’autres pays vont l’autoriser. Il y a actuellement des gens atteints de ma maladie, qui sont moins bien moins nantis. Je pense qu’il y aurait moins de suicides si plus de pays autorisaient l’euthanasie”.
“Ma maladie dégénérative progresse et il n’y a aucune chance que cela s’améliore”, poursuit Marieke Vervoort. “Je vois que tout mon corps continue à se détériorer. Il y a quelques années, je pouvais encore faire de belles œuvres d’art. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Parfois, je souffre tellement que je m’évanouis. J’ai peur de ce qui peut arriver, mais grâce à mes papiers je trouve la paix. Pourtant, je vois que je peux toujours repousser mes limites. Donc, je ne sais pas encore quand je vais recourir à l’euthanasie “.
Samedi prochain, Vervoort montera une dernière fois sur la piste pour le 100 m. “Je vais rouler aussi fort que je peux. Je pense que je vais pleurer, parce que ce sera la dernière fois que je prendrai place dans mon fauteuil de course. Et quand j’arrêterai, il y aura quelque chose pour le remplacer. Je crois que je vais tenir des discours sur la motivation. Pourquoi ne les donnerais-je pas aussi en dehors de la Belgique? J’espère inspirer beaucoup de gens avec mon histoire”, a conclu l’athlète en fauteuil roulant de Diest.