Ivo van Hove et Anna Cervinka apportent une touche belge au palmarès des Molières

Le Belge Ivo van Hove a vu la pièce “Les Damnés” décrocher trois Molières lundi soir lors de la plus importante cérémonie de remise de prix du théâtre français. Le Flamand, natif de la province d’Anvers, a mis en scène cette pièce, d’après le film du même nom de Luchino Visconti, à la Comédie-Française. “Les Damnés”, nommé 7 fois, a été couronné dans trois catégories: “meilleur spectacle de Théâtre public”, “meilleure Création visuelle” et “meilleure Comédienne dans un spectacle de Théâtre public” pour Elsa Lepoivre. Lors de cette 29e Nuit des Molières, présentée par Nicolas Bedos, une autre touche belge s’est glissée dans le palmarès, du côté de la “Révélation féminine”. C’est Anna Cervinka, pensionnaire à la Comédie-Française depuis juin 2014, qui y a été récompensée pour son rôle dans “Les Enfants du silence”. La comédienne belge a été formée au Conservatoire Royal de Bruxelles, avant de passer par Minsk en Biélorussie puis de revenir en Belgique, où elle a joué durant plusieurs années, notamment au Rideau de Bruxelles. A la Comédie-Française, elle avait déjà interprété Lydia dans la pièce “Les Enfants du silence” de Mark Medoff, mise en scène par Anne-Marie Etienne, lors de la saison 2014-2015. Un personnage qu’elle a interprété à nouveau cette saison, toujours pour Anne-Marie Etienne, et pour lequel elle est à présent distinguée.
Le prix du meilleur metteur en scène d’un spectacle de Théâtre public, catégorie dans laquelle Ivo van Hove faisait partie des nommés, a été décerné au Suisse James Thierrée, pour “La grenouille avait raison”.
Par ailleurs, Alexis Michalik et sa pièce “Edmond” ont impressionné, en raflant 5 prix, dont ceux de meilleur spectacle et meilleur metteur en scène de Théâtre privé, et “meilleur auteur francophone vivant”.
A noter, finalement, qu’Isabelle Huppert, à peine rentrée de Cannes où elle présidait la soirée anniversaire des 70 ans du festival, a reçu un Molière d’honneur, des mains d’Ivo Van Hove. “Elle se permet d’être nue, vulnérable, fragile (…) quand elle joue il me semble qu’elle est au coeur d’un ouragan où tout est silence”, a déclaré Ivo Van Hove en lui remettant le prix au théâtre des Folies Bergère, à Paris.
Le Belge, au moment de remercier lui-même l’assemblée pour les Molières décernés aux “Damnés”, a souligné que son histoire avait été “écrite dans les années 60 mais résonne peut-être d’autant plus aujourd’hui”. “Dans un monde qui devient de plus en plus nationaliste, ‘Les Damnés’ sont comme un feu rouge”, a-t-il ajouté, selon un communiqué de la troupe néerlandaise Toneelgroep Amsterdam, dont il est directeur artistique.