Irak: progression lente à Fallouja mais la victoire est proche

La progression des forces irakiennes à Fallouja est ralentie par le grand nombre d’engins piégés disséminés par les djihadistes, a indiqué mardi le commandement militaire tout en soulignant que la reprise de la ville était une question de jours. Appuyées par l’aviation de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et par des forces paramilitaires, les troupes irakiennes ont lancé le 23 mai leur offensive pour reconquérir Fallouja située à 50 km à l’ouest de Bagdad et contrôlée par l’EI depuis janvier 2014.
Conduites par l’unité d’élite du contre-terrorisme (CTS), elles sont entrées le 30 mai dans Fallouja mais peinent à avancer vers le centre-ville, où sont bloqués quelque 50.000 civils qui manquent de nourriture et de médicaments.
“Les forces de sécurité avancent à partir du sud vers le centre de Fallouja, mais elles le font prudemment pour préserver la vie des civils”, a déclaré le commandant de l’opération, le général Abdelwahab al-Saadi.
“Dans les prochains jours, nous déclarerons la libération de Fallouja” des mains des djihadistes, a-t-il ajouté.
Le commandement des opérations conjointes a reconnu que l’avancée des troupes avait été ralentie par le grand nombre d’engins explosifs placés par les djihadistes.
“Il y a des tunnels et entre 150 et 200 bombes sont désamorcées tous les 100 mètres”, a-t-il dit . “Selon nos informations, l’EI a préparé des voitures piégées qu’il dissimule dans des habitations avec l’intention de les faire exploser” lorsque les troupes y entrent.
Les forces d’élite tentent depuis plusieurs jours d’entrer dans le centre-ville mais leur avancée est ralentie par la résistance des djihadistes et la présence des civils empêchés de fuir par l’EI.
Les forces paramilitaires du Hachd al-Chaabi dominées par les milices chiites qui opèrent à l’extérieur de Fallouja en appui aux forces irakiennes, ont averti qu’elles entreraient dans la ville si l’opération traînait.
Environ 20.000 personnes ont fui les secteurs périphériques de la ville mais peu de civils ont réussi à sortir du centre-ville, où l’EI les utiliserait comme des boucliers humains.
Des habitants qui cherchent à fuir vers les camps de déplacés installés au sud de la ville prennent de gros risques en tentant de traverser le fleuve de l’Euphrate.
Selon l’organisation International rescue committee (IRC), quatre personnes dont 3 enfants sont morts noyés dans le fleuve en tentant de fuir les combats ces derniers jours.