Insuffisance cardiaque: associations et patients tirent la sonnette d'alarme

A quelques jours des journées européennes de l’insuffisance cardiaque, organisées du 5 au 7 mai, la Ligue cardiologique belge, le Groupe de travail belge sur l’insuffisance cardiaque (BWGHF) et l’association de patients “Mon cœur entre parenthèses” tirent la sonnette d’alarme dans un communiqué commun. Selon les associations et la Ligue, les restrictions budgétaires envisagées empêcheront aux 230.000 patients insuffisants cardiaques de recevoir un traitement conforme aux recommandations européennes de bonnes pratiques. Un plan national est primordial pour éviter que l’insuffisance cardiaque ne devienne la première cause de mortalité cardiovasculaire en Belgique et que le nombre de patients ne double d’ici 2040, pointe le communiqué. Actuellement, l’insuffisance cardiaque reste la première cause d’hospitalisation chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Un patient sur quatre en moyenne est réadmis dans le mois qui suit son hospitalisation et un sur trois meurt dans l’année, selon les statistiques. Ces hospitalisations et réadmissions sont de plus trop coûteuses (152 millions d’euros, d’après les chiffres de l’Inami pour 2014, soit 2 à 3% du budget global des soins de santé).
La Ligue et les associations déplorent le fait que “les recommandations européennes pour l’insuffisance cardiaque ne sont toujours pas toutes appliquées en Belgique”. Or, cela permettrait d’éviter 50% de ces réadmissions coûteuses.
“La prévention, l’éducation des patients, l’utilisation des ressources médicales existantes sont parmi d’autres des moyens de réduire les hospitalisations pour insuffisance cardiaque et donc les coûts, mais il faut savoir investir avant de récolter”, souligne le Dr. Pierre Troisfontaines, président du Groupe de travail belge sur l’insuffisance cardiaque.
“Plus de 15.000 Belges apprendront cette année qu’ils souffrent d’insuffisance cardiaque, soit plus de 40 personnes par jour. (…) Or, seul un Belge sur quatre sait et comprend ce qu’est l’insuffisance cardiaque et un Belge sur 10 ne sait citer aucun facteur de risque”, rappelle la Ligue.
Du 5 au 7 mai, 24 centres (15 francophones et 9 néerlandophones) de l’insuffisance cardiaque organiseront des activités de sensibilisation, des conférences, débats ou ateliers de manipulation de défibrillateurs.