Incidents devant l'ambassade de Turquie à Bruxelles: deux inculpations pour coups et blessures volontaires

Dans le cadre des incidents survenus jeudi devant l’ambassade de Turquie à Bruxelles et qui ont fait six blessés, deux personnes ont été inculpées vendredi du chef de coups et blessures volontaires avec incapacité de travail. Elles ont été libérées sous condition. Deux autres personnes qui avaient été interpellées ont quant à elles été remises en liberté faute d’indices de culpabilité. Le juge d’instruction doit encore statuer sur le sort de la cinquième personne interpellée dans le cadre de dossier, a indiqué vendredi le parquet de Bruxelles, qui a ouvert une information judiciaire. Une bagarre a éclaté jeudi vers 16h00 devant l’ambassade de Turquie entre partisans et opposants au président turc, dans le cadre d’un référendum portant sur une réforme constitutionnelle en Turquie.

Des coups ont été échangés entre plusieurs personnes, y compris au moyen d’un couteau et d’une barre de fer. On dénombre cinq blessés parmi les auteurs présumés de coups.

Une femme de 69 ans qui s’interposait entre des protagonistes de la bagarre a également été blessée et est toujours hospitalisée, ce qui porte le nombre de blessés à six au total. La police locale de Bruxelles-Capitale-Ixelles est intervenue sur les lieux pour rétablir l’ordre. Un attroupement d’environ 150 à 200 personnes s’est formé devant l’ambassade et des pavés ont été jetés sur des véhicules aux alentours.

Quatre personnes respectivement âgées de 30, 38, 46 et 48 ans ont été privées de liberté et mises à disposition du parquet. Une cinquième personne âgée de 29 ans a également été privée de liberté mais a dû rester à l’hôpital en raison de ses blessures. Elle sera auditionnée lorsque son état de santé le permettra. Les cinq personnes sont toutes auteurs et victimes de coups. Une barre de fer que l’on suspecte d’avoir été utilisée pour porter des coups a été retrouvée et saisie afin d’être analysée.

Selon le parquet, le mobile de la bagarre est à première vue politique. Si l’information judiciaire ouverte le confirme, il s’agit d’une circonstance aggravante et les auteurs encourent de deux mois à quatre ans de prison.

Les incidents sont intervenus alors que les Turcs résidant en Belgique peuvent voter du 27 mars au 9 avril dans les consulats de Bruxelles et d’Anvers pour un référendum sur une réforme constitutionnelle qui renforcerait les pouvoirs du président Erdogan. Le vote est prévu le 16 avril en Turquie.