Hollande se recueille sur la tombe de de Gaulle, une première pour un président socialiste

François Hollande s’est recueilli lundi sur la tombe du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises, dans l’est de la France, une première pour un président socialiste qui a fait grincer des dents à droite, dont l’ancien président a longtemps été le chef de file. A l’invitation de la famille de Charles de Gaulle (1959-1969), M. Hollande a également visité le domaine voisin de la Boisserie, sa demeure familiale historique.
Militaire de carrière, le général de Gaulle se fit connaître des Français en les appelant par un message radio diffusé de Londres le 18 juin 1940 à refuser la capitulation et à résister à l’occupation allemande.
Chef de la Résistance, président du gouvernement (1944-46), il fut aussi le fondateur en 1958 de la Ve République, dont il restera président jusqu’en 1969.
Très critiqué pendant sa présidence par les socialistes, qui lui reprochaient son autoritarisme, le général de Gaulle a toujours eu de nombreux héritiers revendiqués à droite, dont l’ancien président Jacques Chirac.
Mais certains à gauche n’hésitent plus désormais à se réclamer du “gaullisme”, en particulier en référence à l’indépendance farouche de Gaulle vis-à-vis des grandes puissances ou à son nationalisme en matière économique.
“Je voulais venir à Colombey-les-Deux-Eglises car c’est un lieu d’Histoire, de mémoire et d’unité nationale autour de la personnalité du général de Gaulle, chef de la France libre et qui a présidé la France”, a déclaré François Hollande. Sa visite inédite n’a pas manqué de faire réagir à droite.
“C’est désormais l’héritage le plus partagé au monde. (…) Et si M. Hollande peut voir devant la tombe du Général un peu de grandeur, je pense qu’il n’aura pas fait le voyage pour rien”, a ironisé Gérald Darmanin, maire Les Républicains (droite) de Tourcoing.
Pour le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, “François Hollande essaye de récupérer la figure du Général, dans une manoeuvre politicienne évidente (…) pathétique et dérisoire”.
Le numéro 2 du parti d’extrême droite Front national, Florian Philippot, a lui dénoncé une “pathétique opération de communication”. A l’heure “où François Hollande refuse de fermer la porte des négociations sur le Tafta (Traité de libre-échange négocié avec les Etats-Unis) ce déplacement à Colombey ressemble davantage à un pied de nez irrespectueux au Général qu’à un hommage sincère”, a fustigé cet eurodéputé.
“Il est normal que le chef de l’Etat aille rendre hommage à un homme qui a fait l’histoire de France”, a rétorqué l’entourage du président Hollande, qui commémore tous les ans l’appel du 18 juin en se rendant au mont Valérien, forteresse où des centaines de résistants furent fusillés pendant la guerre.