Harvey Keitel s'est livré au jeu des questions-réponses à Locarno

Un jour après avoir été honoré du Lifetime Achievement Award, l’acteur Harvey Keitel s’est livré dimanche au jeu des questions-réponses à Locarno en Suisse. Les 200 places du Spazio Cinema étaient toutes prises une heure avant son arrivée. A la question de comment sa carrière avait débuté, l’acteur de 77 ans connu pour son parcours cinématographique avec les plus grands réalisateurs, a répondu: “I was born unknown”(je suis né inconnu).
Depuis, les choses ont radicalement changé, comme l’a montré son apparition à Locarno. Les attentes ne se limitaient pas au public. L’Américain a été assailli à son arrivée par une vingtaine de caméras au point qu’il est monté sur une chaise pour retrouver le contact visuel avec les cinéphiles.

Au chapitre des anecdotes, l’acteur a raconté comment Quentin Tarantino, à l’époque où il était encore inconnu, et avec qui il a tourné plus tard “Reservoir Dogs” (1992), vidait toujours son frigo. Ou quand Martin Scorsese avec qui il a fait “Who’s There Knocking at my Door?” (1967) – pour les deux leur premier film – prononçait toujours son nom “Kiitl” au lieu de “Keitel”. Les scripts ont donné également lieu à des scènes savoureuses: celui d’Abel Ferraras pour le film “Bad Lieutenant” ne faisait que 20 pages malgré la grosse taille des caractères qu’il avait choisie pour allonger le texte.

A l’inverse, le scénario de “Smoke” débordait. “Que de mots”, s’est dit Keitel, “Paul Auster doit avoir pensé à quelque chose, même si moi je n’ai aucune idée quoi”. Le film de Wayne Wang avait reçu en 1995 le prix du public à Locarno. Outre ces petites histoires, Harvey Keitel a lancé quelques conseils aux jeunes réalisateurs (encore) indépendants: rien ne vaut de loucher sur Hollywood; on peut tourner de bons films partout. Mais Hollywood est une bonne place. Avec l’argent à gagner là-bas, on peut produire les films que l’on veut.