Handicap International s'alarme des ravages des armes explosives en Syrie

Les armes explosives causent des dégâts immenses en Syrie, tuant et mutilant en masse des civils et jonchant le sol, dont le déminage prendra au moins trente ans, déplore Handicap International. Selon Handicap International, qui a déjà appareillé 6.000 personnes depuis le début de son intervention en Syrie, “des dizaines de milliers de personnes ont besoin de prothèses et de rééducation fonctionnelle”.

Mais les armes utilisées laissent “des résidus appelés “restes explosifs de guerre”, qui risquent d’exploser à tout moment”, rendant impossible un retour à la vie normale dans les quartiers touchés.

“La collecte des engins non explosés n’est pas envisageable actuellement pour des raisons de sécurité, mais c’est le moment de se préparer”, a expliqué Emmanuel Sauvage, coordinateur régional de Handicap International en déminage et en prévention, au cours d’une conférence de presse.

“Une mobilisation sans précédent de la communauté internationale sera indispensable pour déminer la Syrie. Il faudra sans doute plus de 30 ans pour parvenir à éliminer les risques”, a estimé ce spécialiste.

Parmi les “particularités” du conflit”, “les charges associées aux engins explosifs improvisés sont considérablement supérieures à celles utilisées pour les mines antipersonnel”, explique-t-il.

Emmanuel Sauvage a aussi évoqué l’existence d’un “mille-feuilles explosif” dans les zones urbaines touchées. Dans une étude réalisée en avril 2015 à Kobané, Handicap International a observé “une présence moyenne de 10 munitions par mètre carré dans le centre” de cette ville dévastée du nord de la Syrie.

L’ONG rappelle un préalable “impératif” aux opérations de déminage: “l’arrêt des hostilités”.