Grande première d'un film de Nollywood à… 11.000 mètres d'altitude

Tapis rouge, paillettes, photographes, interviews de stars et champagne: tous les ingrédients du glamour hollywoodien sont réunis pour l’avant-première de “The CEO”, dernier cru de Nollywood, l’industrie cinéma du Nigeria, mais avec un détail en plus: un visionnement à 11.000 mètres dans un Airbus A340-300. Réalisé par Kunle Afolayan, “The CEO” (Le “PDG”, en français) a été diffusé en avant-première dans la nuit de mercredi à jeudi à bord du Air France 149 reliant Lagos à Paris Charles-de-Gaulle, avant de figurer en tête de liste du festival parisien Nollywood Week (du 2 au 5 juin au cinéma de l’Arlequin).

Le hall de départ de l’aéroport fourmillant de Lagos a pris des allures de fête: tapis rouge déroulé par le cinéaste Kunle Afolayan, des DJs endiablés, cocktails et coupes de champagne à gogo, et acteurs dansant avec le personnel de bord.

“Cela n’a jamais été fait. C’est une première d’avoir l’avant-première d’un film dans un avion. Nous voulions montrer au monde que les Africains sont innovants, et que les Nigérians sont uniques”, s’est félicité le réalisateur juste avant de monter dans les airs.

Pendant le vol Paris-Lagos, après la séance de cinéma sur les mini-écrans, les acteurs sont allés à la rencontre de leur public, les passagers, pour les désormais traditionnels selfies et autres dédicaces.

Avec un budget de plus d’un million de dollars (environ 900.000 euros), et grâce à ses bailleurs privés, The CEO est bien loin des productions aléatoires qui caractérisaient autrefois Nollywood, deuxième industrie de cinéma au monde en nombres de films produits chaque année (1.000 environ), derrière Bollywood.

Le scenario aussi fait dans l’originalité: finis les intrigues plates, les scénarios sans surprise. Dans The CEO, on parcourt l’Afrique pour partir à la recherche du futur PDG d’une compagnie de télécommunication à succès.

Avec le soutien d’Air France, sponsor du film, le réalisateur a pu tourner au quatre coins du continent, au Kenya, en Afrique du Sud, mais aussi en France. Le casting du film aussi se veut “panafricain”.

La chanteuse béninoise Angelique Kidjo, récompensée de trois Grammy Awards, est sans doute la figure la plus connue sur la scène internationale. Elle joue aux côtés d’acteurs kényans, nigérians, ivoiriens, marocains et haïtiens.

De meilleurs financements de l’industrie cinématographique africaine permettra, dans le futur, d’oublier les prises de vue tremblotantes, des prises de sons maladroites, et un montage laborieux qui a longtemps fait la marque de Nollywood.

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02 juin 2016 - 17h40