Grand Corps Malade se dévoile sur grand écran dans "Patients"

Dans “Patients”, son premier galop d’essai au cinéma mené sans prétention, en salles mercredi, Grand Corps Malade raconte avec humilité et humour l’année de rééducation qui a suivi l’accident dont il est sorti tétraplégique, à 20 ans. Coréalisé avec Medhi Idir, qui réalise ses clips, ce long métrage est adapté d’un livre éponyme publié en 2012 par le slameur de 39 ans, dans lequel il racontait son combat pour retrouver l’usage de ses bras et de ses jambes.

“Tous les personnages du film ont existé et toutes les scènes ont eu lieu. Par pudeur, j’ai laissé de côté des éléments de mon histoire intime”, a expliqué l’artiste à l’AFP lors du festival de cinéma européen des Arcs.

“Patients” narre l’arrivée dans un centre de rééducation de Benjamin, un jeune étudiants en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) paralysé après un mauvais plongeon dans une piscine.

Sans jamais chercher le coup d’éclat, le film brille par la sincérité de son propos, bien servi par une galerie de personnages drôles et attachants, portés par une flopée de comédiens épatants, et que le néo-réalisateur a le mérite de ne jamais laisser en chemin.

“J’aime tous les types d’écriture et j’avais envie de me frotter au cinéma. Au fur et à mesure de l’avancée du scénario, je me suis pris au jeu et j’ai eu envie d’aller au bout en le réalisant”, explique le poète musicien, Fabien Marsaud de son vrai nom, qui a popularisé le slam en France dans les années 2000.

“J’ai pris cette expérience presque froidement. Elle n’a pas été un exutoire. Je n’étais pas dans l’affect mais dans l’application d’un scénario et dans la direction d’acteurs.”

Le film a été tourné durant sept semaines au centre Coubert, en Seine-et-Marne, là où Grand Corps Malade a effectué sa rééducation. Les acteurs ont travaillé au contact de son personnel soignant pour apprivoiser la gestuelle des patients en fauteuil, qui ont joué les figurants.

Côté bande son, le spectateur retrouve NTM, Naas ou encore Lunatic au générique du film, produit par Mandarin et Gaumont pour environ quatre millions d’euros.