GB/pédophilie à Westminster: fin de l'enquête de police sans arrestation

La police britannique a annoncé lundi l’arrêt, sans la moindre arrestation, d’une enquête sur le possible meurtre de trois petits garçons par un réseau de pédophiles impliquant des responsables politiques et des institutions publiques entre 1975 et 1984. Cette enquête, ouverte en octobre 2014 et baptisée “Opération Midland”, était fondée sur le témoignage d’une victime présumée d’abus sexuels, identifiée sous le nom de Nick.
Il avait accusé des députés et d’autres personnalités de premier plan d’être liés au meurtre de ces enfants, âgés entre sept et 16 ans.
“Au cours de l’enquête, les policiers n’ont trouvé aucune preuve prouvant qu’ils avaient été sciemment induits en erreur par un plaignant”, a tenu à préciser la police dans un communiqué. Mais, malgré l’audition de plusieurs personnes et l’étude de plusieurs pistes, les enquêteurs “ont conclu que l’affaire ne présentait pas les éléments nécessaires” pour être transmis à la justice.
Au total 31 enquêteurs ont travaillé sur cette affaire, pour un coût de 1,7 million de livres (2,2 millions d’euros), et vont désormais être affectés à d’autres enquêtes, ajoute la police.
Cette affaire faisait suite au scandale retentissant de l’affaire Savile, du nom d’un animateur de la BBC mort en 2011 qui est aujourd’hui considéré par Scotland Yard comme “l’un des pires criminels sexuels de l’histoire du pays”.
Pendant l’été 2014, des révélations de presse confirmées par les ministères concernés avaient également montré que 114 dossiers relatifs à des accusations de sévices sexuels infligés à des enfants entre 1979 et 1999 avaient disparu.
L’un de ces dossiers portait, selon la presse, sur l’implication de députés et d’autres personnalités politiques dans un réseau de pédophilie.
Ces révélations ont donné lieu à l’ouverture d’une vaste enquête publique indépendante en juillet 2015.
La juge néo-zélandaise Lowell Goddard, en charge de l’enquête, a prévenu que cela pourrait prendre des années, précisant que les premiers éléments de l’enquête suggérait “qu’un enfant sur 20 en Angleterre et au Pays de Galles a été agressé sexuellement”.
La police et la justice sont, quant à elles, soupçonnées d’avoir couvert certains faits. Une enquête de la police des polices est également en cours.

Partager l'article

21 mars 2016 - 22h50