Gabon: gouvernement de faible ouverture après la présidentielle

Le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet, a annoncé dimanche soir la formation d’un gouvernement où quelques rares personnalités de l’opposition font leur entrée, malgré les annonces répétées de “large ouverture” voulues par Ali Bongo Ondimba, réélu après une présidentielle contestée. Autre fait remarquable: le ministère de la Défense est rattaché au secrétaire général de la Présidence, un proche du président Bongo.
L’équipe composée de 40 membres se voulait “largement ouverte aux forces vives de la nation” et compte un peu plus de 30% de femmes, a précisé le Premier ministre lors d’un point presse au palais présidentiel après plusieurs jours de tractations.
Très peu d’opposants figurent finalement dans le casting censé “réconcilier” les Gabonais après les violences post-électorales qui ont secoué le pays, alors que le bras de fer continue entre le pouvoir et l’opposant Jean Ping, officiellement arrivé 2e à la présidentielle.
“C’est donc cela ‘l’ouverture’? La montagne a visiblement accouché d’une souris (…) Ils ont juste récupéré les crève-la-faim”, se moque le directeur de communication de Jean Ping, Jean-Gaspard Ntoutoume Emane.
Le chef de l’Etat sortant Ali Bongo, 57 ans, a prêté serment mardi pour un deuxième septennat, après la confirmation par la Cour constitutionnelle de sa victoire contestée par son rival Jean Ping, qui refuse “tout dialogue”. Le Gabon a connu un pic de violences de 48 heures après la proclamation des résultats provisoires en faveur du président Bongo le 31 août.
Les violences ont fait trois morts selon le gouvernement, et plusieurs dizaines d’après l’opposition, tandis que des centaines de personnes avaient été arrêtées début septembre.