Frankenstein 2.0: l'obsession d'Hollywood pour ceux "qui se prennent pour Dieu"

Le fils du célèbre réalisateur Ridley Scott, Luke, fait ses débuts sur le devant de la scène cette semaine avec la sortie aux Etats-Unis de son premier long-métrage, “Morgane”, une version moderne du mythe de Frankenstein qui inspire Hollywood depuis un siècle. Depuis que la société de l’inventeur Thomas Edison a créé le premier film de Frankenstein en 1910, les cinéastes ont multiplié les oeuvres sur les dangers de “se prendre pour dieu” en créant des vies de toutes pièces. Outre plus de 70 films mettant en scène le monstre inventé par l’écrivaine britannique Mary Shelley, de nombreux films abordent les conflits éthiques et les conséquences parfois incontrôlables de l’invention de créatures, de “Metropolis” en 1927 à “Jurassic World” l’an dernier. “L’attrait de ‘l’homme qui joue à être Dieu’ perdure à cause de la nature humaine”, estime Shawn Robbins, analyste du site Boxoffice.com.

Pour lui, “des personnages qui pensent pouvoir réaliser l’impossible à travers un pouvoir ultime de création peuvent inspirer des histoires qui vous marquent et vous font réfléchir bien après être sortis du cinéma”. Les interprétations du conte de Frankenstein ont en tout cas un historique de succès en salles. Des chercheurs viennois ont étudié 48 de ces films et ont comptabilisé des gains cumulés de 14 milliards de dollars. Le genre a connu un âge d’or dans les années 90 avec des films comme “La mutante”, ou “Alien, la résurrection”, illustrant la paranoïa américaine sur le clonage.

“Jurassic Park”, où un dinosaure monstre conçu en laboratoire s’échappe et sème la terreur, a quant à lui accumulé 914 millions de dollars à travers le monde – dont 250 millions ont atterri dans la poche du producteur et créateur de la saga, Steven Spielberg. “Depuis les années 90, beaucoup d’études pionnières comme le clonage de la brebis Dolly en 1996 et la finalisation du projet de génome humain en 1999 ont attisé l’intérêt du grand public dans les biotechnologies”, remarque l’étude de Vienne. “Morgane” sort vendredi en Amérique du nord et le 28 septembre en France, avec à l’affiche Kate Mara, connue pour son rôle de la journaliste Zoe Barnes dans la série “House of Cards”.