France: une deuxième commune bannit le port du burkini sur ses plages

Après la ville française de Cannes, qui a interdit fin juillet le port du burkini sur ses plages, une deuxième commune de la côte d’Azur, Villeneuve-Loubet, a proscrit à son tour la baignade dans cette tenue qui couvre tout le corps, a annoncé son maire samedi. “On m’a signalé sur l’une de nos plages un couple dont l’épouse se baignait habillée, a expliqué à l’AFP Lionnel Luca, maire Les Républicains (droite) de cette station balnéaire. “J’ai considéré que cela n’avait pas lieu d’être pour des raisons d’hygiène et que cela était malvenu compte tenu du contexte général.”
La décision du maire de Cannes, ville du célèbre festival de cinéma, de bannir des plages ces tenues à l’usage des femmes musulmanes, recouvrant la totalité du corps à l’exception du visage, des mains et des pieds, avait suscité une polémique ces derniers jours.
La France, qui compte la première communauté musulmane d’Europe, a été frappée depuis 18 mois par plusieurs attentats jihadistes, ce qui a suscité un regain de tensions à l’encontre des musulmans. Le maire de Cannes a été accusé de les renforcer avec cette décision jugée discriminatoire par certains.
Le port du voile intégral dans l’espace public est interdit dans le pays mais rien n’y proscrit le port de signes ou de vêtements religieux, ont souligné plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme, qui entendent contester cette décision en justice.
Vendredi, l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (Umam) avait estimé que l’arrêté pris à Cannes “port(ait) atteinte aux libertés fondamentales qui sont garanties par la Constitution de notre République”.
M. Luca a réfuté samedi toute accusation de discrimination, affichant sa volonté “d’éviter tout trouble à l’ordre public dans une région marquée par les attentats”, faisant allusion à l’attaque au camion bélier à Nice, le 14 juillet.
“La République, ce n’est pas venir à la plage habillé en affichant ses convictions religieuses, d’autant que ce sont de fausses convictions car la religion ne demande rien” en la matière, estime M. Luca.
Le maire affirme à propos des adeptes du burkini que “ce sont eux qui pratiquent la discrimination, ce sont eux qui s’isolent dans un ghetto, ce sont eux qui sont coupables de discrimination, pas nous qui au contraire défendons les musulmans dans leurs pratiques”.