France: Sarkozy sur la défensive, Juppé arbitre du premier débat de la primaire à droite

L’ancien président français Nicolas Sarkozy est apparu sur la défensive face aux flèches décochées par les autres candidats à la primaire de droite, lors de leur premier débat jeudi où le favori Alain Juppé s’est contenté de déployer son programme. L’enjeu de cette primaire est majeur: au vu du marasme à gauche, son vainqueur a toutes les chances, selon les sondages, de remporter le deuxième tour de la présidentielle en mai face à la candidate du parti d’extrême droite Marine Le Pen.
Ce débat télévisé a oscillé entre accusations à fleuret moucheté, où les candidats se sont parfois tutoyés, et chiffres et propositions dégainés à la chaîne par les sept candidats, six hommes et une femme.
L’ex-président Sarkozy (2007-2012), en position de challenger, a été la cible principale des outsiders qui ont relativement ménagé le chouchou des sondages, Alain Juppé.
Ils ont ainsi brocardé le thème de l’identité, central dans la campagne très droitière de Nicolas Sarkozy, jugeant qu’il ne s’agissait pas d’une priorité pour les Français.
Un sondage indiquait avant le débat que les Français attendaient les candidats d’abord sur le chômage, qui touche 10% de la population, puis sur la lutte contre le terrorisme après les multiples attentats djihadistes depuis 2015 (238 morts), et l’immigration, très loin devant l’identité (4%).
Fidèle à sa ligne, dans l’espoir de récupérer une partie des voix de l’extrême droite, Nicolas Sarkozy a de nouveau évoqué le “problème de l’islam politique” et le “déclassement de la France”.
A l’inverse, Alain Juppé, qui fait la course grâce aux voix de la droite modérée et du centre, s’est voulu le chantre de “l’espérance”, convaincu que “la France redeviendrait un grand pays où il fait bon vivre”.
Abordant ses déboires judiciaires, Nicolas Sarkozy a assuré qu’il était blanc comme neige : “Mon casier judiciaire, après 37 ans de vie politique, est vierge”, a-t-il souligné. L’ancien président est inculpé dans deux affaires distinctes qui empoisonnent sa campagne.
Son principal rival, Alain Juppé, a pour sa part assumé une condamnation, en 2004, à un an d’inéligibilité dans une affaire d’emplois fictifs. Si les Français “estiment que ma faute me disqualifie, ils ne m’éliront pas”, a-t-il dit.