France: Sarkozy ciblé par ses concurrents de droite lors de leur 1er débat télévisé

L’ancien président français Nicolas Sarkozy était jeudi soir la cible privilégiée de ses concurrents pour la primaire de la droite lors leur premier débat télévisé, à un peu plus de six mois de la présidentielle. Le favori de cette primaire, l’ex-Premier ministre Alain Juppé, se tenait lui un peu en retrait, déroulant ses propositions et laissant les cinq outsiders attaquer l’ancien chef de l’Etat.
La première pique est venue de Jean-François Copé, ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy (2007-2012), qui lui a reproché dès la première seconde de ne pas avoir réalisé la “rupture” qu’il avait promise lors de sa campagne en 2007.
“On a gouverné ensemble”, a rétorqué, visage fermé, Nicolas Sarkozy, qui a promis une alternance “énergique, immédiate et concrète”.
Mais Bruno Le Maire, son ancien ministre de l’Agriculture, a immédiatement surenchéri. “Si vous voulez que tout continue comme avant, eh bien vous avez tout sur ce plateau”, a-t-il lancé, face à la caméra et seul homme sans cravate, en se présentant comme le candidat du “renouveau”.
Dans leurs propos liminaires, tous ont marqué leurs différences, à l’image de Nathalie Kosciusko-Morizet, seule femme du plateau, qui a expliqué vouloir construire “la nouvelle France” et a défendu “une droite de progrès, liberté et audace, alliée au centre, ouverte, qui rassemble”.
Et l’ancien Premier ministre François Fillon, qui avait lancé la première pique de la campagne sur le thème de la probité, a ajouté vouloir être “le président de l’honnêteté”. “Aux Français j’ai toujours dit la vérité. j’ai dit que la France était en faillite” en 2007, a-t-il rappelé.
“Je suis prêt”, a pour sa part assuré Alain Juppé. Le favori des sondages a expliqué être “allé à la rencontre de [ses] concitoyens” et avoir “mieux compris les inquiétudes et les exaspérations. “C’est une primaire ouverte de la droite et du centre”, a insisté le maire de Bordeaux, qui a enregistré le soutien de nombreux centristes cette semaine. Appel qui lui a valu une réplique immédiate de Nicolas Sarkozy, l’accusant de vouloir faire des “compromis” avec la gauche.
Les échanges ont ensuite porté sur les questions économiques et sociales: chômage, temps de travail, place des syndicats et niveau d’imposition fiscale.
Critiqué par un candidat, Nicolas Sarkozy, sur la défensive, a rétorqué: “chacun pense ce qu’il veut. Si on est tous candidats, c’est qu’on n’a pas les mêmes idées !”
A l’issue de la première heure d’émission, c’est lui qui avait consommé la plus grande partie de son temps de parole.
Six hommes et une femme sont en lice pour la primaire de l’opposition de droite, qui se tiendra les 20 et 27 novembre. L’enjeu est d’autant plus grand que son vainqueur aura de fortes chances d’être élu au printemps 2017.
Compte tenu du marasme à gauche, les sondages prédisent en effet un second tour de la présidentielle entre le champion de la droite et la candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen, puis la défaite de cette dernière au second tour.