France: plus de 10.000 manifestants contre le projet d'aéroport

Plus de 10.000 personnes, selon les autorités, “plusieurs dizaines de milliers” selon les organisateurs, ont de nouveau manifesté samedi contre le projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes dans la région de Nantes (ouest) qui doit faire l’objet d’un référendum local. “Cette manifestation est importante pour montrer notre détermination”, a lancé un porte-parole de la Coordination des opposants à l’aéroport Dominique Lebreton, sur le site du projet d’aéroport qu’ils contestent en raison de son coût et de son impact écologique.

Le projet prévoit le transfert de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, au sud de Nantes, vers le site de Notre-Dame-des-Landes, à 20 km au nord de la ville. Il devait initialement s’achever en 2017.

L’idée initiale remonte aux années 1960, mais le projet a rencontré de nombreuses résistances. Depuis 15 ans, les opposants sont engagés dans un bras de fer judiciaire, doublé depuis quelques années de mobilisations sur le terrain.

En février 2014, au moins 20.000 personnes s’étaient rassemblées dans le centre-ville de Nantes pour dire non à l’aéroport, donnant lieu en parallèle à des violences et des dégradations.

Le 9 janvier, entre 7.200 manifestants (selon la police) et 20.000 (selon les organisateurs) avaient défilé sur le périphérique nantais.

Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes empoisonne depuis des années les relations entre le Parti socialiste du président François Hollande et les écologistes. Il avait contribué au départ des écologistes du gouvernement au printemps 2014.

A la faveur d’un remaniement début février, trois d’entre eux ont fait leur retour au gouvernement et, sorte de gage à leur attention, le président Hollande a annoncé le 11 février l’organisation d’un référendum local sur ce projet d’aéroport.

Mais ni la date, ni la question exacte, ni le périmètre de cette consultation, qui pose de complexes questions juridiques, n’ont été tranchés. “On se méfie beaucoup”, confie Dominique Fresneau, coprésident de l’Acipa, l’une des principales associations d’opposants à l’aéroport, qui craint une tentative d'”enfumage”.