France: Marine Le Pen entendue dans l'enquête sur le financement de son parti

La présidente du Front national Marine Le Pen a été entendue mardi dans l’enquête sur des soupçons de fraude dans le financement des campagnes 2012 du parti d’extrême droite, selon des sources proches de l’enquête. Mme Le Pen a été entendue comme témoin assisté, statut intermédiaire entre ceux de témoin et de mis en examen (inculpé). Le FN ainsi que plusieurs cadres du parti sont déjà mis en examen dans ce dossier, pour recel d’abus de biens sociaux et complicité d’escroquerie.

Contactée par l’AFP, Marine Le Pen n’a pas donné suite après cette audition qui a duré toute la matinée, selon les sources proches de l’enquête.

Marine Le Pen avait déjà été convoquée à deux reprises cet automne comme témoin assisté mais elle avait refusé de se présenter devant les magistrats.

L’enquête judiciaire a été ouverte en 2014 et porte sur les législatives et la présidentielle de 2012. Les juges financiers soupçonnent des dirigeants du parti et d’une société proche du mouvement, Riwal, d’avoir mis en place un système frauduleux d’enrichissement avec de l’argent public. Les enquêteurs soupçonnent des prestations gonflées et surfacturées sur le dos de l’Etat, qui rembourse les frais de campagne.

Au total, plusieurs millions d’euros sont susceptibles d’avoir été détournés, ce que le FN, qui dénonce un complot politique, réfute.

La justice française s’intéresse par ailleurs, dans une autre enquête, aux déclarations de patrimoine 2014, jugées sous-évaluées, de Marine Le Pen et de son père Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN.

La justice a été saisie en décembre par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique selon laquelle “il existe un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de leurs déclarations”.