France: le gouvernement impose sa réforme du droit du travail

Le gouvernement français va de nouveau se passer du vote des députés pour faire adopter mardi son projet de loi sur le droit du travail, alors que les opposants à cette réforme vont battre le pavé pour la douzième fois en quatre mois. Comme en première lecture à l’Assemblée nationale, le Premier ministre socialiste Manuel Valls va poser la question de confiance mardi aux députés, une arme constitutionnelle qui lui permet d’éviter un vote sur ce texte qui divise la gauche. Malgré la contestation sociale et la fronde d’une partie des élus socialistes, l’exécutif, très impopulaire, n’a rien cédé sur le fond et des concessions de dernière minute n’ont pas suffi pour rallier une majorité. Le texte sera donc adopté, sauf si une motion de censure est adoptée. L’opposition de droite a renoncé à en défendre une. La gauche de la gauche, qui avait échoué de peu à en déposer une en première lecture, pourrait de nouveau tenter de réunir les 58 députés nécessaires pour le faire.

La réforme, la dernière d’importance du quinquennat de François Hollande, est censée donner de la fluidité au marché du travail dans un pays où le chômage culmine à 10%. Mais ses détracteurs à gauche la jugent trop favorable aux employeurs au détriment des salariés. Parallèlement, les syndicats contestataires manifestent mardi après-midi à Paris et en régions, pour la douzième fois depuis mars et probablement la dernière avant une trêve estivale. Le 28 juin, ils ont encore été 64.000 manifestants selon la police et 200.000 selon les organisateurs à participer à différents défilés organisés en France.