France: jusqu'à deux ans de prison ferme requis pour une rixe en Corse

Le procureur de Bastia a requis jeudi des peines allant jusqu’à 30 mois de prison, dont 24 ferme, à l’encontre des 5 hommes jugés pour leur implication dans la rixe de Sisco, évoquant “une crise paroxystique où tous les bas instincts sont ressortis”. “La société française et la société corse, qui en fait partie, sont traversées par des fractures, mais ce n’est pas la réalité du dossier, qui est à la fois quelque chose de plus classique et de plus minable”, a fustigé Nicolas Bessone au cours de son réquisitoire.
Il a requis la peine la plus lourde –30 mois de prison, dont 24 mois ferme et une mise à l’épreuve de 2 ans– à l’encontre de Mustafa Bennhadou, déjà condamné à de multiples reprises et décrit comme l’élément déclencheur des événements au cours de l’audience.
Des peines de 10 et 8 mois de prison avec sursis ont été requises à l’encontre de deux de ses frères, absents à l’audience. Un quatrième membre de la fratrie n’a quant à lui jamais été interpellé et n’a pas pu être jugé.
M. Besson a aussi requis un an de prison avec sursis à l’encontre de Lucien Straboni, un boulanger de Sisco déjà condamné dans une affaire d’extorsion, et 8 mois avec sursis à l’encontre de Paul Baldi, employé municipal du village. Les deux hommes étaient aussi poursuivis pour leur implication dans les heurts qui avaient fait quatre blessés et nécessité l’intervention d’une centaine de membres des forces de l’ordre au soir du 13 août.
A l’origine de la rixe, des photos prises depuis le bord de la route. Installé avec sa famille depuis le matin dans une petite crique de Sisco, Mustapha Benhaddou, dont le procureur a dénoncé la volonté de “privatiser” la plage en multipliant les incidents, n’apprécie pas et le fait savoir, d’abord à un couple de touristes, puis à un groupe de jeunes.
Des invectives sont échangées avec un groupe de jeune. Mustapha Benhaddou reconnaît avoir “secoué et giflé” Jerry Neumann, un jeune du village âgé de 18 ans, partie civile au procès. A partir de là, la rixe prend de l’ampleur, quand des villageois descendent porter secours aux jeunes “secoués”, déclenchant ce que M. Bessone a qualifié de “lynchage collectif”. “On a frôlé la catastrophe”, a résumé le procureur.

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16 septembre 2016 - 00h30