France: accusé d'agressions sexuelles, le député Baupin évoque des "jeux de séduction"

Visé par des accusations d’agressions sexuelles, le député écologiste français Denis Baupin est sorti mercredi de son silence pour les réfuter et reconnaître uniquement des “jeux de séduction”, choquant certaines de ses accusatrices. “J’affirme de toute ma vie n’avoir jamais commis de harcèlement sexuel ni d’agression sexuelle”, assure dans l’hebdomadaire L’Obs le député qui a dû quitter la vice-présidence de l’Assemblée nationale (la chambre basse du Parlement) le 9 mai quand huit femmes, la plupart à visage découvert, l’ont accusé dans les médias d’agressions et de harcèlement sexuels. Interrogé sur cette accumulation de témoignages, M. Baupin juge “possible” une “relecture d’épisodes anciens” du fait des divisions apparues au sein du parti écologiste EELV (Europe Ecologie-Les Verts), qu’il a quitté mi-avril.

Cette nouvelle affaire avait encore terni l’image des hommes politiques français, fréquemment accusés de machisme, après le scandale dans lequel a été impliqué l’ancien chef du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, accusé d’avoir violé une femme de chambre en 2011 à New York. La justice a ouvert une enquête sur les faits reprochés à Denis Baupin, qui remontent pour certains aux années 1990. Une partie pourrait cependant être touchée par la prescription, qui est de trois ans pour ce type de délit. A ce jour, treize femmes se sont dites victimes de M. Baupin. A une députée, Isabelle Attard, qui l’avait accusé de “harcèlement quasi quotidien” au moyen de “SMS provocateurs, salaces”, M. Baupin répond qu’il s’agissait plutôt de “jeux de séduction”.

Une “stratégie de défense” que trois de ses accusatrices ont “regrettée” mercredi. Elles y ont vu une justification “en complet décalage avec l’importance, la répétition et la concordance des faits décrits par les 13 femmes qui témoignent”. “Ne pas être capable d’entendre +non+ à des avances sexuelles ou amoureuses est déjà un comportement de harceleur”, a réagi mercredi Marie Allibert, porte-parole d’Osez le Féminisme. Pour elle, “le nombre des femmes qui se déclarent victimes et qui l’accusent à visage découvert fait peser une présomption de culpabilité assez lourde sur Denis Baupin”.