FN Herstal: M. Marcourt juge inacceptable le blocage d'accès au lieu de travail

Le ministre de l’Économie Jean-Claude Marcourt s’est engagé mercredi à signifier aux représentants syndicaux de la FN Herstal combien il est inacceptable à ses yeux que des dirigeants d’entreprise ne puissent accéder à leur lieu de travail, et a tenté de rassurer les travailleurs. “Je suis profondément affecté du climat social” dans l’entreprise d’armement liégeoise, a répondu le ministre PS, interrogé par le chef de groupe MR Pierre-Yves Jeholet en plénière du parlement wallon.

Vendredi, l’assemblée générale des travailleurs a décidé d’interdire d’accès quatre cadres de l’entreprise pour protester contre l’actuelle organisation industrielle de l’entreprise. La direction a sollicité lundi une conciliation, jugeant cette interdiction illégale. Pour Pierre-Yves Jeholet, cette attitude syndicale “d’un autre temps” ne peut être cautionnée par l’actionnaire principal que constitue la Région wallonne. Il voit aussi “une part d’indécence” dans cette réaction syndicale alors que l’entreprise se porte bien, par rapport à d’autres où des travailleurs perdent leur emploi.

“La FN a un climat particulier”, a relevé M. Marcourt. “Quand les choses vont bien, il faut quand même bien manifester que ça pourrait aller mieux. Je le regrette”. Mais “il n’est pas acceptable que des dirigeants d’entreprise ne puissent accéder à leur lieu de travail, et je le répéterai aux représentants syndicaux”.

Jean-Claude Marcourt considère que l’inquiétude provient de la mutation technologique très forte d’une entreprise purement armurière devenue ces dernières années “une entreprise d’une grande technologie”. Pour rassurer les travailleurs, il a rappelé sa volonté de développer l’ancrage local des entreprises dont la Région wallonne est actionnaire. “En une quinzaine d’années, nous sommes passés d’une entreprise qui ne valait rien à une entreprise qui vaut des centaines de millions d’euros et distribue des dividendes chaque année”.

A M. Jeholet qui lui demandait s’il n’était pas temps d’associer un partenaire privé, le ministre a à son tour demandé “quelle serait la plus-value de donner au privé un rendement (dividende) que l’on peut avoir pour le développement de nos politiques”. Le député y a vu un atout en termes de savoir-faire et une manière pour la Wallonie d’investir dans l’économie.