Festival de Deauville: James Franco revisite Steinbeck

Le 42e festival du cinéma américain de Deauville, sur la côte normande, a rendu hommage lundi à James Franco, jeune artiste aux talents multiples qui est venu montrer avec “In Dubious Battle”, inspiré de l’oeuvre de John Steinbeck, sa dernière adaptation des grands classiques de la littérature américaine. Ce touche-à-tout de 38 ans, à la fois belle gueule d’acteur et intellectuel engagé, dévoreur de livres, écrivain, réalisateur et producteur, revient à Deauville en tant qu’artiste confirmé, après une première apparition dans ce festival en 2001, dans le biopic “Il était une fois James Dean”. Il s’était fait connaître en jouant dans des films grand public comme la trilogie “Spider-Man”, “La planète des singes” ou “Le monde fantastique d’Oz”, mais il a tourné aussi avec Wim Wenders dans “Every Thing Will Be Fine”.

Le passage derrière la caméra permet à cet artiste multiforme –il touche aussi à la peinture, à la poésie et à la photographie– d’exprimer son goût pour la création et de revisiter les grands classiques. Après l’avoir déjà fait pour “Tandis que j’agonise” de William Faulkner, et “Child of God” de Cormac McCarthy, il s’est consacré cette année à un roman de John Steinbeck moins connu que “Les raisins de la colère” et “Des souris et des hommes”, déjà adaptés sur grand écran.

“In Dubious Battle”, qui devait être projeté en soirée, se déroule sur fond de révolte paysanne en Californie, dans les années 30. Quelque 900 ouvriers agricoles migrants se soulèvent contre leurs propriétaires terriens, n’ayant reçu qu’une petite partie des salaires qui leur avaient été promis.

– Pas d’ambition politique –
Les journaliers sont menés par un leader charismatique, Jim Nolan, incarné par l’acteur Nat Wolff, 21 ans, qui les exhorte à ne pas se soumettre. “J’ai choisi ce livre non pas à cause de son aspect politique mais parce que Steinbeck est un de mes auteurs favoris”, a expliqué devant la presse James Franco, qui a par ailleurs fait ses débuts à Broadway en 2013, dans une pièce adaptée du roman “Des souris et des hommes”. “C’était une belle histoire à raconter et ce n’est qu’après m’y être plongé que je me suis aperçu des résonances politiques qu’elle pouvait avoir dans les États-Unis d’aujourd’hui”, a-t-il poursuivi.

S’il n’entend pas délivrer un message politique précis, Franco ne dissimule pas ses idées politiques. “Je ne me présente pas à l’élection présidentielle, je ne saurais pas comment faire mais je crois que la classe ouvrière et la classe moyenne ont été délaissées et que c’était une histoire importante à raconter en ce moment”, a-t-il ajouté.

Comme toutes les stars américaines honorées par le festival, James Franco a inauguré une cabine de plage à son nom sur les planches de Deauville et devait être en soirée la principale attraction du tapis rouge. En tant que producteur, il est présent avec “Goat”, film en compétition d’Andrew Neel. Le film traite de façon très réaliste du bizutage dans une université américaine, avec dans le rôle principal le jeune Ben Schnetzer, qui s’est fait connaître dans “Warcraft”, de Duncan Jones.