Festival de Cannes 2017 – La réalisatrice japonaise Naomi Kawase présente "Vers la lumière" mardi

La cinéaste japonaise Naomi Kawase fait son entrée tout en poésie mardi dans la compétition cannoise, avec “Vers la lumière”, variation sur ce qui disparaît, le cinéma et la cécité. Une jeune femme dont le métier est de décrire des images de films pour des spectateurs aveugles se rapproche d’un photographe qui perd peu à peu la vue: “Vers la lumière” explore en 1h41 “la beauté de ce que l’on voit pour la dernière fois”, comme le dit l’un des personnages.

L’idée du film est née de la découverte par la réalisatrice du travail d’un audio-descripteur sur son précédent film “Les délices de Tokyo”. Ce métier est indispensable pour permettre aux malvoyants et non-voyants “d’accéder à un autre monde, celui du cinéma”, a souligné en conférence de presse Naomi Kawase. “Vers la lumière”, qui comporte plusieurs histoires dans l’histoire, est “un film qui traite de l’amour du cinéma”, a-t-elle ajouté. “J’ai envie de croire que les films resteront pour l’éternité. J’ai dédié mon âme au cinéma (…) et j’aimerais léguer ce film à tous les amoureux du cinéma”. “Vers la lumière” parlera aux spectateurs sensibles à la poésie mais d’autres pourraient le trouver lent et démonstratif. Il comporte tout un travail sur la “lumière, qui illumine tout et (dont) on a tendance à oublier l’existence”, selon la réalisatrice.

Elle a choisi de confier le rôle de la jeune femme à une actrice de 28 ans, Ayame Misaki, pour “ses yeux qui scintillent” et captent les reflets. Le photographe qui perd la vue est interprété avec tact par Masatoshi Nagase.

Plus jeune lauréate de la Caméra d’or à Cannes à 27 ans, en 1997, pour “Suzaku”, Naomi Kawase a été membre du jury en 2013. Avec ce 9e film, cette habituée de la Croisette est en lice à la Palme d’Or. Une récompense attribuée une seule fois dans l’histoire du festival à une femme, Jane Campion en 1993 pour La Leçon de piano.

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23 mai 2017 - 14h05