Experts tués en RDC: l'ONU fera tout pour que justice soit rendue

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a confirmé mardi soir que les corps découverts en République démocratique du Congo (RDC) étaient bien ceux de deux experts de l’ONU, assurant que les Nations unies feraient “tout leur possible pour que justice soit rendue.” L’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan “ont perdu leur vie en essayant de comprendre les causes du conflit et de l’insécurité en RDC, afin d’aider à ramener la paix à ce pays”, a déclaré le secrétaire général dans un communiqué diffusé à New York
“Je fais confiance aux autorités congolaises pour qu’elles conduisent une enquête complète sur cet incident. Les Nations unies mèneront aussi une enquête. En cas d’actes criminels, les Nations unies feront tout leur possible pour assurer que justice soit faite”, a ajouté M. Guterres, actuellement en déplacement en Jordanie.
M. Guterres a également appelé les autorités congolaises à “poursuivre les recherches pour retrouver les quatre ressortissants congolais qui accompagnaient les deux experts”, en coopération avec l’ONU.
Un porte-parole du gouvernement congolais avait indiqué plus tôt mardi que les corps des deux experts, enlevés avec leurs accompagnateurs congolais le 12 mars dans la province du Kasaï, dans le centre du pays, avaient été retrouvés.
La femme a été retrouvée décapitée, le corps de l’homme entier, avait-il précisé.
La région de Kasaï-central est agitée par la rébellion de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août 2016 lors d’une opération militaire après s’être révolté contre les autorités de Kinshasa.
Parties de Kananga, capitale du Kasaï-central en septembre 2016, les violences entre forces de l’ordre et miliciens ont progressivement gagné les provinces voisines du Kasaï-oriental, du Kasaï et de Lomami, faisant au moins 400 morts.
Le Groupe d’experts onusiens sur la RDC est composé de six personnes nommées chaque année par le secrétaire-général de l’ONU. Il présente chaque année un rapport portant notamment sur les mouvements illicites d’armes sur le territoire congolais, déstabilisé par de nombreux groupes rebelles depuis la fin de la deuxième guerre du Congo (1998-2003).
M. Guterres a souligné que l’ONU “honorerait la mémoire” des deux experts en “continuant à soutenir le précieux travail du groupe d’experts et toute la famille onusienne en RDC”.
La mort de Michael Sharp et Zaida Catalan survient alors que l’ONU a repoussé à jeudi ou vendredi son vote sur le renouvellement du mandat de sa mission de maintien de la paix en RDC, la Monusco, plus importante des missions de maintien de la paix des Nations Unies avec quelque 19.000 soldats, policiers et observateurs militaires dans l’Est du pays et à Kinshasa.
Dans la région du Kasaï, l’ONU ne disposait d’aucune force jusqu’au déploiement récent d’une centaine de Casques bleus à Kananga et dans ses environs.