Euro 2016 – De barragiste à révélation, la Hongrie en plein rêve

Arrivée par la petite porte à cet Euro, après une modeste 3e place dans un groupe qualificatif remporté par l’Irlande du Nord devant la Roumanie et grâce à un barrage victorieux contre la Norvège (1-0 et 2-1), la Hongrie est déjà l’une des révélations du tournoi après avoir terminé en tête du groupe F, après 44 ans d’absence dans un championnat d’Europe (4e en 1972 en Belgique) et 30 ans après son dernier Mondial. Et dire que dans les années 1950, les “Magic Magyars” des Puskás, Kubala et autres Kocsis avaient dominé l’Europe et ébloui le monde de leur talent. Le “Onze d’Or” avait toutefois loupé la finale du Mondial 1954, s’inclinant contre l’Allemagne de l’Ouest (imités par les “Oranje Mecaniques” de Cruijff, vingt ans plus tard), à une époque où les images n’étaient qu’en noir et blanc.

Il y eut ensuite un lent déclin qui s’accéléra après un 6-0, concédé face à l’URSS, au Mondial 1986 au Mexique. Il aura fallu au final trois décennies pour retrouver une équipe digne de ce nom.

Engagé en juin 2015, l’entraîneur allemand sans réelle référence Bernd Storck a réussi à former un groupe très collectif autour d’un noyau d’anciens: le gardien Kiraly (40 ans) au large pantalon de jogging vintage (façon pyjama) sorti des années ’80, le médian Gera (37 ans) et l’attaquant Dzsudzsak (30 ans). Sa défense, bien en place, n’a plié que devant le talent de Ronaldo, sa capacité en contre-attaques et sur les phases arrêtées offensives sont autant d’explications à cette renaissance.

Au départ, la Hongrie espérait décrocher la 3e place du groupe derrière le Portugal et l’Autriche, annoncés comme les favoris. Les résultats positifs ont entraîné non seulement la liesse au pays mais aussi l’arrivée de plus de 20.000 supporters en France venus soutenir la “Valogatott” (équipe nationale).

“Ceci est un rêve pour moi, mais aussi pour l’ensemble de la Hongrie”, a reconnu Storck au soir de la qualification avec en prime la première place du groupe.

Ils ne sont pas rares désormais en Hongrie à porter en rue, au restaurant et au bureau un jogging/pyjama, symbole de l’équipe, sans doute question de continuer à rêver au moins jusqu’à dimanche soir et le 1/8e de finale contre les Diables Rouges à Toulouse.