Euro 2016 – A J-1 de l'Euro, le gouvernement français durcit le ton face aux grèves

“Pagaille”, “guérilla”, “non-sens”: le gouvernement français a durci le ton jeudi face aux grèves multiples qui perdurent à la veille de l’ouverture de l’Euro-2016 de football, s’inquiétant ouvertement des conséquences sur l’image du pays. Avec virulence, le ministre des Sports Patrick Kanner a accusé les syndicats CGT et SUD, à la tête d’une grève des chemins de fer entrée dans son neuvième jour, de mener “une forme de guérilla syndicale”. “On est dans un jusqu’au-boutisme, dans une politique du pire (…) C’est gâcher la fête. Et en gâchant la fête, on gâche l’image de la France”, “on l’affaiblit de manière durable”, a-t-il pourfendu sur la radio publique France Inter. Le ministre s’est notamment inquiété de l’impact potentiel de la fronde sociale sur la candidature de Paris aux jeux Olympiques de 2024.

“Ne gâchons pas cette capacité de la France à organiser des événements mondiaux”, a renchéri Ségolène Royal, ministre de l’Environnement et numéro trois du gouvernement, en appelant à ce que “la pagaille cesse”. Il n’est “pas possible qu’un pays moderne continue à être dans le désordre permanent”, a-t-elle martelé en regrettant une situation qui porte “un vrai préjudice à toutes les entreprises de notre pays”.

Le ministre des Finances, Michel Sapin, a pour sa part appelé à la fin de grèves qui n’ont, selon lui, “plus aucun sens” et menacent de tuer dans l’oeuf un début d’éclaircie économique. “L’emploi reprend, ce n’est pas le moment de le stopper”, a-t-il dit, alors que la France a créé plus d’emplois que prévu au cours des deux derniers trimestres, le secteur privé retrouvant des effectifs comparables à ceux de 2013, selon des chiffres publiés jeudi.

Outre la grève des chemins de fer, la menace plane toujours d’un arrêt de travail des pilotes d’Air France pour trois jours à partir de samedi et les poubelles débordent par endroits à Paris et Marseille (sud), du fait d’un mouvement des éboueurs. Les conflits mêlent à la fois revendications catégorielles et opposition à une réforme du droit du travail, qui suscite une fronde depuis plus de trois mois. Une manifestation nationale contre ce projet est prévue mardi à Paris.