Etudiants mexicains disparus: le gouvernement accusé de freiner l'enquête indépendante

Le gouvernement mexicain a freiné l’enquête sur la disparition de 43 élèves dans le pays en 2014, estiment des experts indépendants dans leur rapport commandé par la Commission interaméricaine des Droits de l’homme, rapporte la BBC. Leurs conclusions dénoncent également la “coordination parfaite” entre la police et le crime organisé. Le rapport affirme que le gouvernement du président mexicain Enrique Pena Neto a empêché les experts internationaux d’enquêter sur la disparition de 43 étudiants à Iguala au Mexique. L’affaire avait poussé la population à protester dans les rues du pays en 2014 pour dénoncer l’impunité.
“Les délais pour obtenir des preuves qui pourraient être utilisées afin de dresser de possibles orientations d’enquête équivalent à autoriser l’impunité”, concluent ces experts (GIEI) mandatés par la Commission interaméricaine des Droits de l’homme.
Ils affirment avoir été confrontés à l’obstruction des autorités pour éclaircir les disparitions multiples, et ne pas partager les mêmes conclusions que l’enquête officielle menée à ce sujet.
Les enquêteurs mexicains affirment que les étudiants ont été détenus par un agent de police local corrompu, sous les ordres du maire de la ville d’Iguala, Jose Luis Abarca, et livrés à un gang pour être brulés vifs dans une décharge.
“Le panel indépendant n’a pas trouvé l’once d’une preuve que ces corps ont été brûlés dans la décharge de Cocula”, a affirmé Francisco Fox, un des experts, lors d’une conférence de presse. Il a détaillé que les restes des 17 corps retrouvés n’appartenaient pas aux étudiants en question. “Des preuves demeurent que les téléphones portables des étudiants étaient actifs des heures, voir des jours, après le moment où ils auraient été incinérés”, a-t-il encore ajouté.
Les experts soulignent encore dans leurs conclusions que l’attaque à l’encontre des étudiants témoigne d’une “coordination parfaite” entre la police et les membres d’un cartel criminel. Ceux-ci auraient collaboré pour emêcher que le bus dans lequel des étudiants roulaient puisse progresser.
L’enquête indépendante a été mise sur pied à la demande des familles des victimes. La disparition mystérieuse des étudiants avait provoqué une indignation internationale et donné lieu à des manifestations, réprimées dans la violence, au Mexique déstabilisant le gouvernement du président Enrique Pena Nieto, quelques mois après son élection.