Espagne: refus de transfert d'un détenu de l'ETA en France

La justice espagnole a refusé vendredi le transfert d’un détenu de l’ETA en France au motif que l’organisation séparatiste basque y dispose d’arsenaux et de membres encore actifs, selon un arrêt obtenu lundi par l’AFP. La requête avait été présentée par Henri Parot, incarcéré pour assassinats et appartenance à une association de malfaiteurs terroriste, et qui avançait qu’il pourrait ainsi être bien plus près de deux de ses filles, vivant au Pays basque français.
La loi européenne permet en effet à un détenu d’exécuter sa peine dans son pays d’origine et Henri Parot a la nationalité française. Mais le juge Jose Luis Castro a estimé que son retour en France pourrait lui être néfaste en termes de réinsertion car “rien de démontre qu’il a quitté l’organisation terroriste”.
Or “cette bande armée n’a pas renoncé à l’action violente, elle reste une organisation illégale dont des membres agissent dans la clandestinité, de préférence dans l’Etat français, où se trouvent ses arsenaux, ses caches d’armes, d’explosifs et son argent”, affirme le magistrat.
Henri Parot avançait que sa mère et sa soeur vivaient en France de même que deux filles. Mais, a ajouté le magistrat, il a désormais une compagne en Espagne, avec qui il a une troisième fille qui vit avec sa mère dans la région de Navarre (nord).
Henri Parot doit en principe purger une peine de prison jusqu’en 2030, pour avoir dirigé un commando itinérant de l’ETA, accusé d’avoir commis des attentats mortels dans les années 1970 et 1990 et de l’assassinat du général Víctor Lago à Madrid en 1982.
Au moins 829 morts sont attribuées à l’organisation séparatiste basque lors d’attentats commis au nom de son combat pour l’indépendance du Pays basque et de la Navarre, en près de quarante ans de violence, jusqu’en 2010.
L’ETA a renoncé à la violence en octobre 2011, mais refuse de se dissoudre, réclamant une négociation sur le sort de ses prisonniers.