Erdogan à l'UE: "Notre porte est ouverte"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a invité vendredi l’Union européenne (UE) à améliorer les relations avec la Turquie après sa victoire au référendum renforçant ses pouvoirs, affirmant qu’Ankara gardait sa “porte ouverte”. Les rapports entre Ankara et Bruxelles se sont particulièrement tendus pendant la campagne pour le référendum, M. Erdogan accusant l’UE d’avoir soutenu les opposants au renforcement de ses pouvoirs après l’annulation de meetings de ministres turcs dans des villes européennes.

“Vous avez soutenu la campagne pour le non (au référendum), vous avez perdu. Maintenant, il vous faut tourner cette page et vous efforcer de développer vos relations avec la Turquie”, a déclaré M. Erdogan lors d’un colloque organisé par le centre de réflexion Atlantic Council à Istanbul.

“Malgré la campagne que vous avez menée, notre porte est ouverte”, a poursuivi le chef de l’Etat turc.

Ces déclarations surviennent alors que les ministres des Affaires étrangères des pays de l’UE sont réunis à Malte, où ils ont notamment discuté vendredi des relations avec la Turquie.

Celles-ci connaissent des turbulences depuis la tentative de putsch du 15 juillet qui a été suivie de purges dont l’ampleur a suscité l’inquiétude de l’UE quant à la situation de l’Etat de droit en Turquie.

Le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, a néanmoins mis en garde contre la rupture des négociations d’adhésion de l’UE avec la Turquie, dans les limbes depuis plusieurs années, arguant qu’une telle initiative risquerait de “pousser” Ankara “dans la direction de la Russie”.

L’influent porte-parole du président turc, Ibrahim Kalin, a déclaré vendredi que la Turquie voulait “continuer de voir l’adhésion à l’UE comme un objectif stratégique”.

“Mais il faut être deux pour danser le tango: si vous voulez discuter de coopération et de confiance, il faut que cela aille dans les deux directions”, a-t-il ajouté, accusant des pays européens d’héberger des personnes ayant participé au putsch de juillet, ainsi que des séparatistes kurdes du PKK. “Si les Européens veulent vraiment une amélioration, ils doivent faire quelque chose contre ces (…) terroristes”, a déclaré M. Kalin.