Erdogan indésirable en Autriche pour sa campagne référendaire

Le président turc Recep Tayyip Erdogan n’est pas le bienvenu en Autriche dans le cadre de sa campagne avant un référendum destiné à renforcer ses pouvoirs, en avril, a annoncé lundi le chef de la diplomatie autrichienne Sebastian Kurz. “Le président turc peut venir en Europe et en Autriche pour des visites officielles bilatérales, mais pas pour exporter la campagne électorale turque en Autriche”, a-t-il déclaré dans un message sur son compte Facebook.

M. Kurz a précisé qu’un éventuel meeting du chef de l’État turc en Autriche accroîtrait les “clivages” et les “tensions” au sein de la communauté turque du pays. Quelque 360.000 personnes d’origine turque vivent en Autriche.

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a annoncé mi-février que M. Erdogan entendait se rendre en Europe dans le cadre de sa campagne référendaire, sans toutefois préciser dans quels pays.

Sa venue en Autriche à l’été 2014 dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle “avait engendré des tensions entre des partisans de l’AKP (le parti de M. Erdogan, NDLR) et des Turcs d’origine kurde”, souligne le ministère des Affaires étrangères autrichien.

Les relations entre Ankara et Vienne se sont tendues à la suite de la répression qui a suivi la tentative de putsch contre M. Erdogan en juillet.

Lors de ses vœux à la presse étrangère, le nouveau président autrichien Alexander Van der Bellen s’est alarmé “d’une évolution dramatique en matière d’État de droit, de démocratie, des droits de l’Homme et de libertés fondamentales” en Turquie.

Fer de lance d’une ligne dure vis-à-vis de ce pays depuis sept mois, l’Autriche exige un “gel” des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Vienne avait bloqué en décembre l’ouverture de nouveaux chapitres de négociations avec Ankara.

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27 février 2017 - 10h30