Equateur: Moreno promet d'être le président "de tous", son adversaire refuse les résultats

Guillermo Lasso, candidat de droite au second tour de l’élection présidentielle de dimanche en Equateur, a déclaré lundi qu’il n’acceptait pas le résultat donnant la victoire à Lenin Moreno, son adversaire du parti socialiste (au pouvoir). Selon des résultats officiels portant sur 99,29% des suffrages, ce dernier a obtenu 51,16% des voix et devrait donc succéder à Rafael Correa le 24 mai, contre 48,84% pour Lasso. “Je ne peux accepter ces résultats parce qu’ils ne correspondent pas à la volonté populaire (…) dans le décompte des votes, il y a fraude”, a déclaré lundi en conférence de presse l’ex-banquier. Guillermo Lasso, 61 ans, du mouvement Créant des opportunités (Creo, “Je crée/Je crois” en espagnol), a d’ores et déjà annoncé qu’il allait “attaquer les résultats dès qu’ils seront officiellement proclamés” et “demander un nouveau décompte des votes”, affirmant avoir “gagné avec une marge de 4 à 6%”.
Dans le nord de la capitale Quito, les accès au Conseil national électoral (CNE) restaient barrés lundi par les forces de l’ordre. Dimanche, des centaines de partisans des deux bords s’étaient rassemblés près du bâtiment pour réclamer les résultats, dans une ambiance tendue, émaillée de brèves escarmouches.
“Je vais être le président de tous, oui de tous! Mais surtout des pauvres de la patrie”, a lancé Lenin Moreno depuis le balcon du palais présidentiel de Carondelet, sous les vivats d’environ 2.000 personnes massées sur la Plaza Grande du cœur historique de Quito. L’ancien vice-président, qui a remercié “de tout cœur” un Rafael Correa debout à son côté et visiblement ému, avait auparavant remercié “tous ceux qui ont à nouveau exprimé leur confiance (…) dans ce processus de Révolution citoyenne”. Sur le balcon du palais, cet humaniste a chanté “Joyeux Anniversaire” à Rafael Correa, qui aura 54 ans jeudi et s’est vu offrir un gâteau glacé de vert, couleur du parti AP.
Lenin Moreno, dont le parti a obtenu la majorité absolue à l’Assemblée lors des législatives tenues le 19 février en même temps que le premier tour, va devoir diriger un pays pétrolier en crise économique et endetté, suite à la chute des cours du brut, et politiquement divisé.