Equateur: Moreno demande à son adversaire battu de la "dignité"

Le président élu de l’Equateur, le socialiste Lenin Moreno, a demandé mercredi à son adversaire de droite Guillermo Lasso, qui réclame le recomptage des votes de la présidentielle de dimanche, qu’il “perde avec dignité”. “En politique comme ailleurs, il faut savoir gagner avec humilité. Je demande au candidat Lasso qu’il perde avec dignité”, a déclaré devant la presse Lenin Moreno, qui succède à Rafael Correa, après avoir été proclamé vainqueur mardi du second tour avec 51,16% des suffrages, contre 48,84% à Guillermo Lasso.
Celui-ci, un ex-banquier candidat de la droite, a dénoncé une “fraude” et exigé un recomptage des votes “un par un, sur tout le territoire national”, estimant qu’une panne informatique avait faussé les résultats et que “près de 600.000 votes” présentaient des “irrégularités”.
Les résultats annoncés par le Conseil national électoral (CNE) portent sur 99,65% des bulletins dépouillés sont “officiels” et “irréversibles”.
M. Moreno, candidat du parti au pouvoir, doit succéder le 24 mai à Rafael Correa, aux commandes durant dix ans, qui a annoncé son retrait de la vie politique pour raisons familiales, et va retourner enseigner l’économie en Belgique, le pays de son épouse.
Depuis dimanche, Guillermo Lasso, 61 ans, n’a cessé de dénoncer l’issue du second tour. “Je ne peux accepter ces résultats parce qu’ils ne correspondent pas à la volonté populaire (…) dans le décompte des votes, il y a fraude”, avait-il réaffirmé lundi.
Lenin Moreno, 64 ans, qui se déplace en chaise roulante des suites d’une blessure par balle lors d’une attaque en 1998, a rappelé que la loi permettait de contester les résultats électoraux “en présentant les preuves correspondantes”.
“Nous sommes tranquilles” sur ce point, a-t-il ajouté, avant de reprocher à l’opposition d’avoir “appelé à la violence”, en référence aux manifestations de rue depuis dimanche, marquées par des incidents sans gravité.
“Je serai le président de tous, y compris de l’opposition”, a-t-il encore assuré, s’engageant toutefois à rendre au pays divisé son “unité un peu rompue, un peu fissurée”.
Evoquant ses relations avec son prédécesseur Rafael Correa, il a indiqué que “comme c’est un très bon ami, nous continuerons à discuter” et que son mandat sera “respectueux” à son égard.
Lenin Moreno va devoir diriger un pays pétrolier en crise économique et endetté, suite à la chute des cours du brut, et politiquement divisé.

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06 avril 2017 - 01h10