Entre gorilles et safaris, le Rwanda mise sur le tourisme haut de gamme

Au fin fond des forêts luxuriantes du nord-ouest du Rwanda, dominées par d’irréels volcans jouant à cache-cache avec la brume, la rencontre d’Hernaldo Zuniga avec les gorilles des montagnes a été “quasi spirituelle”, décrit ce célèbre chanteur nicaraguayen. Les grands singes menacés d’extinction sont l’unique raison ayant poussé M. Zuniga et sa famille à faire escale au Pays des Mille Collines avant de poursuivre leurs vacances au Kenya et en Afrique du Sud, assure-t-il.

Mais les autorités rwandaises n’entendent plus se contenter de leur principale attraction touristique: elles veulent diversifier leur offre tout en se concentrant sur le marché de niche du haut de gamme, comme en atteste la multiplication par deux en mai du prix du permis de visite aux primates, passé à 1.500 dollars (1.300 euros).

“Il s’agit d’une activité exceptionnelle qui doit être limitée à un petit nombre”, justifie Clare Akamanzi, directrice générale de l’Office rwandais du développement. “Notre tourisme repose essentiellement sur nos ressources naturelles et nous ne badinons pas avec la conservation”, poursuit-elle.

Le tourisme de luxe, aux marges élevées et à l’impact réduit sur l’environnement, a fait ses preuves notamment au Botswana ou au Bhoutan. “Nous voulons garder le haut de gamme comme point d’ancrage pour le tourisme, mais fournir d’autres offres”, explique Mme Akamanzi, précisant que le tourisme représente déjà la plus importante rentrée de devises pour le pays (400 millions de dollars de revenus en 2016).

Le Rwanda compte par exemple développer le tourisme culturel ainsi que le tourisme sportif, et table notamment sur la renommée grandissante de son tour cycliste annuel.

Le pays souhaite par ailleurs devenir une destination de choix pour les safaris, et a récemment réintroduit des lions et des rhinocéros dans le parc national de l’Akagera (est) afin de se doter du “Big Five” (lion, rhinocéros, éléphant, buffle, léopard).