Encourager la "réparabilité" des produits pour lutter contre l'obsolescence programmée

Des mesures ciblées pour lutter contre l’obsolescence programmée peuvent allonger la durée de vie des produits, favoriser leur réparation et créer de nouveaux emplois, selon une étude du bureau de conseils RDC Environment, commandée par les ministres fédéraux Marie-Christine Marghem et Kris Peeters. Présentée lundi à Bruxelles dans les ateliers bruxellois de l’ASBL “Les Petits Riens”, l’enquête préconise notamment une meilleure information pour les clients et la disponibilité obligatoire des pièces détachées. L’obsolescence programmée est un stratagème qui réduit sciemment la durée de vie d’un bien dès sa conception. Elle n’a aucun avantage pour le consommateur et augmente le taux de remplacement du produit en raison de sa durée d’usage limitée, rappelle Bernard De Caevel, administrateur délégué de RDC Environment. Les problèmes les plus récurrents sont l’obsolescence liée à la mise à jour du logiciel, la casse matérielle en raison de la conception ou d’une mauvaise utilisation du produit mais aussi les obstacles à la réparation, notamment lorsque les coûts sont élevés.

L’étude a donc identifié dix mesures afin de lutter contre l’obsolescence programmée. Elles prévoient notamment l’affichage de la durée de vie et de la “réparabilité” du produit, ainsi que la précision de la période de disponibilité des pièces détachées. “Toutes ces mesures auront un effet plus fort si elles sont appliquées au niveau européen”, ajoute Bernard De Caevel. “Le marché est beaucoup plus grand, la pression serait plus forte sur les fabricants et cela réduirait les risques de délocalisation des lieux d’achat.”

La ministre fédérale de l’Energie, de l’Environnement et du Développement durable Marie-Christine Marghem indique que ces recommandations lui permettront d’établir un cadre réglementaire intégrant les conclusions de l’étude. “L’économie circulaire permet notamment de baisser la consommation en énergie et le nombre de transformations dans le cycle économique”, commente-t-elle. “Le zéro déchet est l’objectif à poursuivre à travers ce modèle.”